
Dimanche 8 octobre 2023. Nous y voilà. C’est l’heure du bilan des cinq années de pouvoir exercé par le gouvernement “Bettel II”. Alors, la coalition DP-LSAP-déi gréng a-t-elle tenu toutes ses promesses consignées dans l’accord de coalition?
À l’heure de glisser son bulletin dans l’urne, dans un contexte général d’inflation et de tensions internationales qui créent de l’incertitude chez de nombreux citoyens, c’est surtout le moment de se demander quels changements sont nécessaires pour que la qualité de vie et de travail, mais aussi le développement du pays soient agréables demain.
Les électeurs peuvent donner leur voix aux candidats de leur choix, opter pour la première fois de l’histoire du Luxembourg, d’être gouvernés par une Première ministre, mais la question est surtout de savoir ce que les partis proposent concrètement comme projet d’avenir pour le pays pour les cinq ans à venir, et comment ils comptent améliorer le quotidien des résidents et des frontaliers?
Découvrez leurs réponses déclinées en sept thèmes capitaux. La rédaction de RTL Infos a décortiqué et analysé pour vous les programmes des 12 partis politiques en lice pour vous permettre d’avoir une vue d’ensemble.

Les gouvernements Bettel ont succédé aux gouvernements Juncker et dans un Luxembourg, victime de son succès économique, la crise du logement n’a fait que s’accentuer. À l’heure où la hausse des taux d’intérêt met encore un peu plus les ménages sous pression, la question de se loger décemment à un prix correct, mais aussi d’investir davantage dans le logement social et de combattre la spéculation immobilière prédomine.
C’est le thème numéro 1 de ces élections. Au point que le DP, parti du Premier ministre sortant, a proposé lundi la création d’un “superministère” du Logement. Construire plus, coûte que coûte, mieux réguler le marché, mettre l’accent sur le développement de Luxembourg, Esch et la Nordstad ou encore proposer des loyers à hauteur de 10 euros le m2, les solutions des partis politiques pour résoudre la crise du logement sont multiples et souvent très concrètes.

Dans un Luxembourg devenu une référence pour être le premier pays au monde offrant des transports publics gratuits, les déplacements quotidiens restent une “galère” pour de nombreux résidents et frontaliers. Les autoroutes du sud du pays, mais aussi du nord et de la frontière allemande, sont systématiquement congestionnées aux heures de pointe.
Et ce n’est pas fini. La population ne cesse de croître. Le pays qui compte 660.000 habitants et plus de 222.000 frontaliers aujourd’hui s’oriente -selon la nouvelle étude de la Fondation Idea- vers un “boom” démographique de 1,1 millions d’habitants et 503.000 frontaliers d’ici 2050. Les titanesques chantiers d’élargissement à 2X3 voies des deux autoroutes les plus fréquentées du pays (A3 et A4) dont durer bien au-delà de la législature à venir. La situation est telle, que l’attractivité du Luxembourg est aujourd’hui sérieusement remise en cause.
Les solutions des partis pour en finir avec les embouteillages passent par la construction de contournements, la transition vers une mobilité plus durable ou la réduction volontaire des voies et places de stationnement accordées à la voiture.

Même s’ils ne se rendent pas tous aux urnes ce dimanche, les plus de 513.000 personnes actives -dont plus de 222.000 frontaliers- attendent beaucoup de ces élections. Normal, le temps de travail occupe une grande partie de leurs journées. De l’indiscutable acquis de l’indexation des salaires, au salaire, en passant par les conventions collectives, les congés payés et la réforme des retraites qui nous pend au bout du nez, car les réserves ne sont pas éternelles, les partis se positionnent sur les questions-clés liées à l’emploi.
Mais un sujet a été particulièrement politisé durant la campagne électorale: la réduction du temps de travail. Le LSAP propose la semaine de 38 heures, le KP celle de 35 heures comme en France et la Gauche pousse jusqu’à 32 heures. Toujours “sans perte de salaire”. Travaillera-t-on moins dans les années à venir au Luxembourg? La plupart des partis politiques en lice se positionnent.
Covid-19 oblige, le télétravail est devenu une vraie préoccupation de dizaines de milliers de salariés qui n’ont pas nécessairement besoin de se déplacer, mais aussi “le nouvel entrant” dans les programmes électoraux des partis. Deux jours par semaine voire plus, un cadre légal plus clair, un “droit” ou une simple “option": les partis politiques veulent clairement encourager le télétravail. Mais ils n’ont pas tous la même vision sur la manière de l’appliquer.

Les revenus ont été l’un des thèmes les plus clivants de cette campagne électorale 2023. Si la grande réforme du barème d’impôt unique apparaît comme un incontournable des programmes, ses effets provoquent déjà des oppositions frontales. Les revenus sont au cœur des promesses des candidats.
Depuis que les pris des carburants, des aliments et des services se sont envolés en 2022 -et une baisse n’est toujours pas à l’ordre du jour- l’inflation et le pouvoir d’achat sont dans toutes les bouches des Luxembourgeois. Mais curieusement ces deux préoccupations majeures ne sont pas très développées dans les programmes despartis qui se concentrent sur le remède nommé index.

En une quinzaine d’années, le changement climatique s’est imposé comme une préoccupation majeure pour toutes les générations et non plus seulement de la jeunesse. Ses effets, nettement ressentis au Luxembourg et très médiatisés en cet été 2023, accroissent l’inquiétude générale.
La protection de l’Environnement et de la biodiversité, l’économie de l’eau potable, la transition énergétique, l’investissement dans la mobilité douce... font partie intégrante de quasiment tous les programmes électoraux. Le climat n’est plus l’apanage des seuls Verts, mais un crédo politique pour tous les grands partis. Nombreux sont ceux qui annoncent des mesures plus ou moins radicales pour combattre le changement climatique.

La Santé a été mise à rude épreuve avec la pandémie Covid-19 qui à eu pour effet de remettre au jour bien des avantages, mais aussi des lacunes du système de santé luxembourgeois. Comme l’allongement de la durée pour obtenir un rendez-vous médical ou pour pouvoir passer une Imagerie par résonnance magnétique (IRM). Mais aussi le manque d’hôpitaux hors capitale, de médecins, de pédiatres, d’infirmières. Sans parler de dépendance de la main-d’œuvre transfrontalière. Autant de sujets développés par les partis politiques.

Moins “vendeur” politiquement, la famille est, dans le fond, un sujet de préoccupation quotidienne et d’avenir pour une majorité d’électeurs. Des sujets liés à la famille se font de plus en plus urgents comme le grand défi de la garde des enfants, casse-tête pour les jeunes parents ou la galère financière pour les familles monoparentales, sans oublier la question sensible du troisième âge.
Pour donner de l’air aux familles, les partis politiques regorgent de solutions comme le droit à un congé parental fractionné ou son extension, la création d’un temps de travail familial, le droit à quatre heures parentales non rémunérées par semaine ou encore une revalorisation de 10% des prestations familiales. Voici ce que promettent les partis politiques pour changer le quotidien des parents.