La hausse des taux d'intérêt a affecté le marché de l'immobilier mais "bouleverse le quotidien" de certains ménages. En particulier ceux qui ont souscrit à un prêt en taux variable ou ceux qui se trouvent en situation de crédit relais. Explications dans ce nouvel épisode de "La Bulle Immo".

Quand on évoque la hausse des taux d'intérêt, on pense d'abord à ce qu'elle implique pour le secteur de l'immobilier. Mais si les constructeurs et certains promoteurs souffrent, ils ne sont pas les seuls. Depuis la première hausse des taux directeurs de la BCE, de nombreux ménages voient leurs mensualités exploser. 

Un sujet abordé cette semaine dans "La Bulle Immo" avec Vincent Quillé, directeur de Credihome, et Yann Gadéa, responsable des consultants en financement chez atHome Finance. "Le quotidien des ménages (concernés) est bouleversé", a admis ce dernier.

Pour sa part, Vincent Quillé affirme que "le téléphone sonne tous les jours pour des gens qui sont dans des situations délicates". Au bout du fil, se trouvent souvent des personnes qui subissent la hausse des taux et la baisse des prix sur le marché de l'existant.

On parle évidemment des ménages qui se trouvent en situation de prêt relais. Pour eux, c'est la double peine. "Ils ont une baisse du prix de leur bien actuel et ils ont aussi cette période transitoire de crédit relais qui vient à coût très très important", explique Yann Gadéa.

Une problématique abordée la semaine dernière par le directeur de Nexvia qui évoquait des "situations humaines extrêmement difficiles". Et si on entend désormais parler de scénarios de ventes forcées, le responsable des consultants en financement chez atHome se veut rassurant.

"Ce n'est pas dans l'intérêt des banques d'entrer dans un système de ventes forcées", relativise-t-il. À ses yeux, il est important "de ne pas casser la relation" avec son établissement financier dans ce genre de situation. Il vaut mieux "se montrer proactif" et montrer patte blanche en ce qui concerne la vente du premier logement.

Mais cela ne suffit pas toujours. Si les deux experts n'ont pas encore rencontré de cas où il y a eu des défauts de paiement, le risque que cela se produise augmente de jour en jour. Dans ce contexte, le directeur de Credihome admet "avoir du mal à comprendre" comment autant de prêts à taux variable ont pu être conclus ces deux dernières années.

"À une époque où on avait des taux variables qui étaient au même niveau que les taux d'intérêt fixe à 30 ans, j'ai du mal à comprendre pourquoi on se retrouve avec des gens qui ont des crédits complètement à taux variable", lâche-t-il.  Erreur de jugement de la part des emprunteurs ou défaut de conseil de la part des banques?

Difficile de trancher mais les chiffres de la Banque Centrale du Luxembourg donnent des éléments de réponse. 35% des nouveaux crédits signés en 2021 l'ont été à taux variable. L'année suivante, leur part a encore augmenté jusqu'à atteindre 46%. Cela alors que tous les signaux passaient au rouge du côté des banques centrales.

"Certainement, il y a eu des cas de défaut de conseil (...) dans une période où on avait des taux variables qui étaient déjà quasiment au niveau des taux fixes", concède Vincent Quillé. Il insiste cependant sur le fait qu'avec "une bonne éducation financière"ce genre de situations auraient pu être évitées.

Dans ce contexte, les deux experts rappellent que les taux variables sont capés dans les pays voisins. Ils s'accordent d'ailleurs à dire que "le régulateur" soit l'Etat, devrait intervenir en "accompagnant" les personnes lésées ou en légiférant en la matière. "Il devrait y avoir une obligation de ne pas s'exposer au temps quand on finance sa résidence principale", conclut Vincent Quillé.

Dans ce nouvel épisode de "La Bulle Immo", on évoque la situation du marché, "les bonnes affaires" sur le marché de l'existant et les erreurs à ne pas commettre si vous voulez acheter dans les prochains mois. Le détail de ces échanges sont à découvrir ci-dessous.

Le détails de nos échanges est à consulter ci-dessous, dans ce nouvel épisode de La Bulle Immo.

26. La hausse des taux d'intérêt bouleverse le quotidien des ménages

Vous pouvez également écouter ce podcast sur RTL Play, Apple Podcast et Spotify.