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Le bourgmestre de Hesperange, Marc Lies, tire un trait sur sa carrière politique communale.
Marc Lies a annoncé sa démission au conseil communal de Hesperange. Il a justifié sa décision, qui intervient six mois après une première pause, en évoquant des raisons de santé.
Au début de l'année, Marc Lies souhaitait prendre deux mois de pause pour se remettre d'un "stress extrême", mais il n'y est pas parvenu, comme il l'avait déclaré à la mi-mars au conseil communal. Il y avait accusé l'opposition de ne pas avoir respecté sa pause professionnelle.
L'élu CSV était sorti prématurément de cette pause en commettant un faux pas par écrit. Début mars, dans un mail, Marc Lies utilisait des mots plutôt grossiers pour qualifier deux conseillers communaux de l'opposition. L'un était qualifié d'"imbécile", l'autre comme quelqu'un qui s'intégrerait bien dans un parti appelé "obsédés par leur réussite professionnelle". Ce mail rédigé par Marc Lies et envoyé à la section locale du CSV, avait été divulgué. Le courriel avait pour contexte une affaire, dans laquelle un employé du bureau du personnel de la mairie était suspecté d'avoir falsifié ses heures de travail.
Une fois de plus, la mairie de Hesperange était citée dans une affaire de fraude, bien que d'une ampleur bien moindre que celle qui avait éclaté en 2019 et dans laquelle deux fonctionnaires avaient détourné plus de 5 millions d'euros sur 20 ans.
Ce mail n'était pas le premier faux pas écrit de Marc Lies.
L'été dernier, le ministre de l'Intérieur a annulé un recrutement décidé par le conseil communal de Hesperange parce que la personne embauchée par la commune ne possédait pas toutes les compétences requises. L'opposition s'était en outre irritée du fait que la personne en question avait un lien familial direct avec le bourgmestre.
Après l'annulation de la décision du conseil communal par le ministre de l'Intérieur, Marc Lies avait contacté par SMS des membres de l'opposition, auxquels il avait écrit des phrases telles que "Votre action aura des conséquences". Une phrase qui a été perçue comme une menace, du moins par un opposant politique.
C'est toutefois une déclaration de Marc Lies sur Facebook qui avait suscité le plus de critiques. Début mars 2024, un citoyen de Hesperange s'était plaint via un message sur Facebook que son poulailler avait été ouvert par effraction et que cinq poules avaient été décapitées. Le message avait suscité de nombreuses réactions dont celle du bourgmestre de Hesperange. Dans son post rédigé en luxembourgeois, il suggérait à l'éleveur de poules de "parler avec monsieur Asselborn qui a propagé durant des années (une politique) de 'portes ouvertes'". Il y dénonçait également une "société complètement dérégulée par nos partis de gauche" et égratignait au passage la presse.
Suite à cette publication, Marc Lies avait été convoqué par la direction du CSV, qui s'était distanciée des propos du bourgmestre.
Après plus de 25 ans, Marc Lies a donc décidé de se retirer complètement de la politique locale. Une décision qu'il a prise "le coeur lourd", "mais ma santé ne me permet plus d’assumer cette charge avec l’énergie nécessaire" a-t-il indiqué dans un communiqué de presse. L'élu CSV n'a jamais fait mystère de son burn out.
Marc Lies, qui n'a pas souhaité accorder d'interview, renvoie au communiqué de la section locale du CSV, dans lequel figure une phrase qui lui est attribuée et selon laquelle il se concentrera à l'avenir avec toute son énergie sur son mandat de député. Un mandat qu'il conserve donc.