
© Laurent Weber
La réaction du député-maire de Hesperange, Marc Lies, sur Facebook, a suscité une polémique ce week-end au Luxembourg. Mis en cause directement, l'ex-ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn a réagi. Et le CSV a clarifié les choses avec le bourgmestre.
Une affaire de poules décapitées dans un poulailler de Hesperange a conduit a une déclaration politique du député-maire de la commune sur la politique d'immigration menée au Luxembourg par le le LSAP. Une déclaration gênante qui a fait grand bruit ce week-end. D'autant que Marc Lies, le bourgmestre de Hesperange est issu des rangs du CSV.
Interrogé par RTL sur les propos du député-maire, la direction du CSV a répondu par écrit. La direction du parti fort au pouvoir se distancie clairement de Marc Lies. Elle écrit que "les déclarations de Marc Lies sur la politique des réfugiés de ces dernières années sont les siennes et ne reflètent pas celles du CSV. En conséquence, la direction du parti CSV a également eu un entretien de clarification avec Marc Lies. Il a confirmé à la direction du parti que sa déclaration malheureuse sur les faits qui se sont produits à Hesperange ne devait avoir aucun lien avec la politique liée aux réfugiés."
Que s'est-il produit ?
Un citoyen de Hesperange s'est plaint via un message sur Facebook que son poulailler avait été ouvert par effraction et que cinq poules avaient été décapitées. La police a d'ailleurs ouvert une enquête. Le message a suscité de nombreuses réactions dont celle du bourgmestre de Hesperange, Marc Lies. Dans son post (ci-dessous) écrit en luxembourgeois, il a suggéré à l'éleveur de poules de "parler avec monsieur Asselborn qui a propagé durant des années (une politique) de "portes ouvertes"".
Il dénonce une "société complètement dérégulée par nos partis de gauche" et égratigne au passage la presse, en terminant son message par un "Byebye Luxembourg", sous-entend pays dans lequel "tout fout le camp".

© Screenshot Facebook
Des réaction en pagaille
Directement incriminé, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a pris position sur Facebook et a vivement critiqué les déclarations du politicien du CSV. L'ancien ministre socialiste répond que "soupçonner les réfugiés d'être des voleurs de poules, ...il faut quand même le faire".
Jean Asselborn s'étonne de ne pas voir réagir "les pères de l'esprit particulier de Senningen riposter" aux propos du député-maire. Il dit clairement qu'il "se fout bien" de l'association faite par Marc Lies avec son nom, "mais ce n'est pas seulement à moi qu'il n'est pas égal que si cette coalition CSV-DP... qui gouverne le pays, risque d'être sur le bon chemin (référence au slogan de campagne du CSV) pour faire le jeu de l'ADR".
Même le secrétaire général du LSAP, Tom Jungen était "en colère". Sur Facebook, il estime qu'il ne s'agit pas ici d'une "polémique politicienne, mais d’une polémique bon marché et dangereuse menée par un élu du peuple".
L'ancien député des Verts Marc Hansen parle d'un "amalgame" dans lequel il lit un "populisme de droite de premier classe" et demande : "C'est ça le nouveau CSV ?"
Le député de l'ADR Tom Weidig estime que dans ce cas, un homme politique "qui a le courage d'exprimer son opinion" a "une nouvelle fois été réduit au silence". Il considère le message de Marc Lies comme "évident" et en rajoute une couche en jugeant la "politique d'asile du laisser-faire et d'ouverture des frontières" de Jean Asselborn comme une politique qui a également importé des problèmes sociaux et de la criminalité au Luxembourg.