"Nous avons été abandonnés à notre sort", a déclaré lundi sur RTL Carole Reckinger, employée de Caritas. Mardi, la présidente de longue date de la fondation Caritas a réagi.

L'entretien avec Carole Reckinger a ouvert les yeux de Marie-Josée Jacobs sur le fait qu'elle aurait dû gérer la situation différemment: "J'aurais dû m'occuper davantage du personnel."

Dans l'interview accordée à RTL, Marie-Josée Jacobs s'excuse: "Sans collaborateurs, il n'y a pas de Caritas, et sans les bons collaborateurs et collaboratrices que nous avions et que nous espérons conserver, nous ne pourrions pas continuer, car les pauvres sont toujours là, et ils y resteront, et ils ont besoin de notre aide, que ce soit au Luxembourg ou qu'il s'agisse de l'aide au développement."

"C'est la pire chose que j'ai endurée dans ma vie"

A propos du détournement de plus de 60 millions d'euros et de ses conséquences, Marie-Josée Jacobs parle d'un stress continuel et d'une organisation "déchirée de part en part".

"Je n'aurais jamais pu imaginer que cela arriverait et que cela m'arriverait. Pourtant, cela m'est arrivé. A l'exception de la perte de proches, c'est la pire chose que j'ai endurée dans ma vie"

La présidente de Caritas ne savait pas non plus que le personnel avait reçu pour instruction de ne pas parler à la presse.

"Sans aide, nous ne pourrons pas continuer"

"Nous avons besoin d'aide maintenant, sinon nous ne pourrons pas continuer d'aider", ajoute Marie-Josée Jacobs dans l'interview. "Il est désormais absolument essentiel que les salariés engagés puissent continuer à travailler." Pour l’instant, à sa connaissance, aucun service n'a dû être fermé parce qu’il n’y avait plus d’argent.

Lorsqu'on lui a demandé qui s'en occupe maintenant que la direction n'est plus là, la présidente a répondu: "Je suppose que les gens de PWC doivent le faire."

De même, le comité de crise mis en place n'a pas été dissous, à sa connaissance, "et tant qu'il n'est pas dissous, il continue d'exister."

L'avenir des collaborateurs et collaboratrices

Une grande partie des salariés vont être repris par la nouvelle organisation HUT. Mais pas ceux qui travaillaient pour des projets internationaux ou pour le plaidoyer politique. Selon les informations dont dispose RTL, nombre d'entre eux se rendent encore actuellement à leur bureau sans avoir de travail. Marie-Josée Jacobs ne peut pas dire ce qui va se passer pour ces employés:

"Je ne peux vous fournir aucune réponse là-dessus, car je ne sais pas qui sera nécessaire ensuite et qui ne le sera pas. Il faudra regarder alors ce que nous conservons. Nous sommes totalement dépendants de ce que nous recevons du gouvernement et des donateurs."

"Le plus important est que le travail pour lequel nous étions là, puisse se poursuivre à l'avenir", a ajouté l'actuelle présidente de Caritas.

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