
Voilà un avis supplémentaire qui pourrait peser lourd dans le débat sur la réforme des retraites. Mercredi 4 juin, la Commission européenne a publié une série de recommandations pour le Luxembourg.
Dans ce document consacré au logement, à la santé et à la formation, l’exécutif européen pointe notamment du doigt le système de pension et son problème de “soutenabilité” à moyen et long terme. Avec un paradoxe en tête : le Luxembourg possède aujourd’hui “la réserve de pension la plus importante d’Europe” (actuellement estimée à 27 milliards d’euros), dont l’épuisement total est prévu d’ici 20 ans.
La Commission d’Ursula von der Leyen met en avant le faible taux d’emploi des seniors (seulement 51% chez les personnes âgées de 55 à 64 ans). Et critique l’âge de la retraite anticipée, fixé à 57 ans et assorti de “fortes incitations financières” à quitter tôt le monde du travail. Il faut dire que la Commission a un historique avec la retraite luxembourgeoise, qu’elle proposait auparavant de repousser à 72 ans.
La Commission emboîte le pas du Premier ministre Luc Frieden, qui a annoncé une piste privilégiée : augmenter la durée des carrières et retarder les départs en retraite anticipé, en rallongeant la durée de cotisation obligatoire au Luxembourg.
Pour la Commission, pas de doute, le Luxembourg doit “répondre le problème de durabilité à long terme du système, en limitant notamment les possibilités de départs en retraite anticipés, et en augmentant le taux d’emploi des plus âgés par des mesures favorisant leurs opportunités d’emploi.” Suffisant pour orienter le gouvernement dans un débat dont le dénouement reste flou ?