
“Ce qui s’est passé ici, est une énorme ignominie”, a déclaré la procureure d’État adjointe à la fin de sa réplique aux plaidoiries des avocats. Six accusés comparaissent pour avoir fait de fausses déclarations lors du procès Bommeleeër en 2013/14. “La vérité a été dissimulée à la justice”, a souligné la représentante du parquet. Quoi qu’il ressorte du procès, tout doit être fait pour que cela ne puisse plus jamais se reproduire.
La procureure d’Etat adjointe a réagi aux accusations des avocats selon lesquels le réquisitoire était imprécis et concis. Ce qui s’est passé est suffisamment triste, et il faut maintenant tenter de faire la lumière là-dessus. Toute l’enquête et les investigations qui auraient dû être menées à l’époque, ne l’ont pas été. “On constate que nous en sommes là où Monsieur Reuland nous l’avait prédit : ‘Vous arriverez à un point, et puis ce sera terminé’”, en citant une phrase qu’un des accusés avait prononcée lors d’un interrogatoire. “Et nous en sommes là à présent. Au point où toutes les personnes présentes dans la salle savent quelque chose, mais ne le disent pas”.
Après avoir à nouveau exposé en partie les points sur lesquels elle estime que les accusés ont fait de fausses déclarations, elle a constaté : “La justice a été bafouée. Ce sont des adultes qui se sont comportés comme des écoliers. Ceux qui avaient fait des carrières exemplaires dans la gendarmerie.” Elle a également soulevé une fois de plus le fait que la piste la plus prometteuse, la piste “Ben Geiben”, avait été abandonnée du jour au lendemain. “Personne n’explique pourquoi cette piste n’était plus valable. Ce n’est tout simplement pas logique. Nous n’obtenons aucune explication”, a-t-elle souligné. On fait aussi comme si le travail avait été bâclé. Mais cela n’a pas été le cas. On savait que le juge d’instruction était le chef d’enquête, mais tout ne lui a pas été transmis.
Après la réplique du parquet, qui a duré près d’une heure, les avocats ont voulu y réagir. Maître Roland Assa a souligné qu’il n’entendait que “Bommeleeër, Bommeleeër, Bommeleeër”. Cela dépasse largement l’accusation de fausse déclaration, qui est l’objet de ce procès. Maître Georges Pierret a également précisé que l’ordre public avait certes subi un préjudice, mais c’était dû aux bombes qui avaient été posées, et les accusés dans ce procès n’y étaient pour rien. Le parquet devrait dire ce que les accusés savent de plus et qu’ils n’ont pas dit.
Contrairement à ce qui était prévu, le procès ne s’est pas terminé lundi, mais se poursuivra mardi matin.
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