Le procès Bommeleeër bis a débuté ce lundi devant le tribunal d'arrondissement de Luxembourg. La première audience a surtout été consacrée à des questions procédurales.

Lundi après-midi, le procès dit "Bommeleeër bis" s’est ouvert au tribunal de Luxembourg. Cinq anciens gendarmes et deux ex-membres de la Sûreté publique, devront répondre, au cours des quatre prochaines semaines, de faux témoignages sous serment lors du procès Bommeleeër en 2013/2014.

Pour rappel, l'affaire Bommeleeër demeure l'une des affaires non résolues les plus célèbres du Luxembourg. Entre 1984 et 1986, une vingtaine d'attentats à la bombe ont visé des infrastructures dans tout le pays, notamment des pylônes électriques et des bâtiments publics. Malgré des enquêtes approfondies et un procès très médiatisé lancé en 2013, personne n'a jamais été condamné.

Les deux accusés du procès de 2013/2014, Jos Wilmes et Marc Scheer, soupçonnés d’avoir été impliqués dans les attentats des années 1980, se sont également présentés dans la salle d’audience avec leurs avocats, sans avoir été convoqués.

Leur défense a demandé que le procès soit enregistré afin de pouvoir s’y référer ultérieurement, mais les juges ont refusé. Les deux avocats se sont alors constitués partie civile pour leurs clients. Ils réclament chacun 250.000 euros pour préjudice matériel et 250.000 euros pour préjudice moral, causés, selon eux, par les faux témoignages des sept accusés, notamment parce qu’ils ont été constamment exposés dans les médias depuis lors.

L’État s’est également constitué partie civile contre les sept accusés, invoquant le préjudice porté à la crédibilité et à la réputation de l’État.
Enfin, l’un des accusés a été déclaré inapte à comparaître en raison de son état de santé.

Certains avocats, qui se sont exprimés aujourd'hui, estiment que ce procès ne peut pas être mené indépendamment du procès principal. Pour reprendre les mots de Maître Roland Assa : "Ici, il s’agit de décider quelque chose à propos de quelque chose en lien avec quelque chose."

Ils ont demandé une "surséance", c’est-à-dire la suspension du procès, arguant qu’il est impossible d’évaluer s’il y a eu de faux témoignages sans savoir quelle est la vérité. Le parquet n’était pas de cet avis et la demande n’a finalement pas été acceptée par les juges.

Dans les prochains jours et semaines, sept enquêteurs vont notamment présenter leurs rapports.