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L’Okaju, le défenseur des droits des enfants et des jeunes, a présenté lundi son dernier rapport.
Charel Schmit y constate qu'il reste encore beaucoup de travail à accomplir, notamment dans les domaines de la justice et de la protection de l’enfance, ainsi que dans l’environnement de vie de l’enfant.
Dans son rapport annuel, le défenseur des droits plaide pour la mise en place de “safeguarding policies”, c’est-à-dire des mesures de sécurité dans tous les secteurs en lien avec les enfants, qu’il s’agisse de l’éducation, du sport, de la santé ou du social. Il faut des procédures systématiques pour pouvoir signaler et éliminer les abus.
Une attention particulière doit être portée à la protection des enfants dans le domaine numérique : Charel Schmit recommande très clairement une interdiction des smartphones pour les enfants de moins de 3 ans. Le Luxembourg devrait également fixer des limites d’âge pour certains contenus, par exemple un âge minimum de 15 ans pour l’accès aux réseaux sociaux.
La protection contre les contenus pédophiles, mais aussi contre ceux qui consomment ce type de matériel en ligne, est particulièrement urgente. Dès qu’une personne est identifiée via son adresse IP, il faut agir : "A partir de ce moment, il est essentiel que tous les risques soient évalués dans son environnement familial, social et professionnel, afin qu’aucun danger n'émane de cette personne dans son environnement, même lorsque l’enquête est en cours et avant qu'il ne soit condamné. Le principe de précaution doit primer sur toute autre considération."
Par ailleurs, la justice place encore trop souvent et trop rapidement des enfants dans des structures, selon Charel Schmit. Au 1er octobre, l’Okaju dénombrait 1.523 enfants placés, dont 61,3% dans des institutions. Il faudrait développer une offre ambulatoire plus importante, le placement devant rester réservé aux cas où aucune autre solution n’est possible.
L’Okaju voit également un danger particulier dans la pauvreté infantile : un enfant sur quatre vivrait sous le seuil de pauvreté, et 8% souffriraient d’un manque matériel, selon le défenseur des droits.
Le problème du logement touche aussi de nombreux enfants : on constate que des familles avec enfants hébergées en structures d’urgence risquent d’être mises à la rue en plein hiver. Les logements d’urgence dans les communes sont soit inexistants, soit largement insuffisants.
Charel Schmit demande que ces expulsions soient suspendues, au moins l'hiver.