"Fokus. L’alternative avec raison": c’est le nouveau nom que s’est donné le parti Fokus. Son président, Marc Ruppert, était l'invité de RTL lundi matin.

Le terme "alternative" est "souvent galvaudé" par des partis comme l’ADR (Alternativ Demokratesch Reformpartei, qui se traduit en français par “Parti réformateur démocratique alternatif”) ou l’AfD (“Alternative für Deutschland”) en Allemagne, "qui ne proposent pas de solutions ou alors des solutions extrêmes". Fokus souhaite donc offrir aux citoyens une véritable alternative et affirmer son profil politique, notamment par une critique de la croissance. C’est ce qu’a déclaré lundi sur RTL le président de Fokus.

Pour Marc Ruppert, la faute n’incombe pas à la croissance en elle-même, mais à la manière dont la politique la gère. Et il a utilisé une comparaison spéciale :

J’aimerais bien faire intervenir Gaston Vogel. Il souhaitait toujours à ses ennemis d’avoir une mycose sur le postérieur et le bras trop court pour l’atteindre. C’est un peu ce que la politique luxembourgeoise a apporté ces dernières années : une éruption faite de problèmes de sécurité, de mobilité et de logement. La croissance massive est mal encadrée. La politique a le bras trop court et pas de vision à long terme pour s’attaquer à ces problèmes. Depuis 25 ans, on sait que nous allons devenir un État à 700.000 habitants. Aucune des grands partis n’a pris les mesures nécessaires.

Fokus avance en revanche des propositions claires. Le parti souhaite s’inspirer du "modèle finlandais" et demande la création d’"une nouvelle Commission parlementaire dédiée à l’avenir. Cette instance permettrait aux députés de faire de la politique à long terme, d’exprimer leurs opinions et de contribuer à la planification pour tout ce qui dépasse le cadre des cinq ans". Car cette "échéance quinquennale de la Chambre transforme les responsables politiques" en chefs d'entreprise uniquement préoccupés par leur réélection.

Que représente Fokus ?

Lors des dernières élections, Fokus a obtenu environ 2,5% des voix, ce qui lui a permis de bénéficier d’une aide financière. En conséquence, le parti estime avoir la mission de continuer, même sans avoir obtenu de siège à la Chambre. Une critique majeure formulée par beaucoup était qu’on ne savait pas clairement ce que représentait le parti. C’est pourquoi il s’est désormais doté du complément “L’alternative avec raison” et entend traiter en priorité les sujets "brûlants" pour les citoyens.

Bien sûr, Fokus a aussi une position claire sur tous les sujets d’actualité. Concernant le dialogue social, par exemple, il est évident que le pays est en crise. Et même si Marc Ruppert affirme ne pas être “un grand fan du ministre du Travail, Monsieur Mischo, il l’est encore moins du fait que le Premier ministre Frieden, en tant que capitaine, laisse tomber son équipe".

Système de santé: le gouvernement n'agit pas assez vite

En ce qui concerne notre système de santé, il faut constater qu’"il est en soins intensifs, voire déjà moribond. C’est pourquoi des investisseurs privés se ruent sur cette victime comme des hyènes". Marc Ruppert regrette que le gouvernement n’agisse pas. Fokus est "clairement opposé à une médecine à deux vitesses et à une privatisation massive". Pourtant, la tendance actuelle semble aller dans ce sens. Il faut ajouter à cela le vieillissement de la population : "le nombre de résidents âgés de 65 ans va doubler dans les 25 prochaines années". Nous avons donc besoin dès maintenant de davantage d’initiatives pour faire face à cela.

A propos de la réforme des pensions, Fokus estime qu’il est important de "créer des incitations concrètes pour maintenir les seniors plus longtemps en activité". Le parti propose aussi d’introduire "un service civique, qui permettrait aux jeunes de percevoir une rémunération et de déjà cotiser". Fokus souhaite également un soutien supplémentaire pour les familles qui ont des enfants et qui arrivent tard sur le marché du travail.

Lors des dernières élections, Frank Engel était candidat, mais il ne veut plus être en première ligne ni se représenter. Il avait pourtant obtenu environ 7.100 voix, contre 3.900 pour Marc Ruppert. Fokus pourrait obtenir de bons résultats même sans la figure de proue qu'est Frank Engel, selon Marc Ruppert. Le parti compte actuellement entre 230 et 240 membres. Monica Semedo, en revanche, n’en fait plus partie.