A Diekirch, le pont "ficelles" ("Fisselsbréck"), qui relie le quartier Sauerwiss au centre, est fermé pour des raisons de sécurité depuis un an et demi.

Cette fermeture a provoqué de la frustration tant chez les responsables communaux que chez les piétons et les cyclistes. Un ponton a certes été mis en place, mais il a régulièrement dû être fermé à cause de crues. Ce lundi, la situation évolue enfin : un ouvrage provisoire plus stable ouvre au public.

C’est sans doute une situation unique en son genre à Diekirch : trois ponts côte à côte. Pour autant, cette configuration ne durera pas. Le petit ponton va bientôt disparaître et il ne restera donc que la nouvelle passerelle provisoire, accessible dès ce lundi, pendant la fermeture du pont "ficelles". Avec ses 70 mètres de long, c’est le plus long pont provisoire jamais installé au Luxembourg. D'une largeur de 3,5 mètres, il est doté d'une portée de 40 mètres.

Faute de place pour assembler entièrement la structure et la poser à l’aide d’une grue, elle a été assemblée morceau par morceau sur une rive de la Sûre, puis poussée pour être mise en place. Si sa mise en service a pris un an et demi, c’est surtout parce qu’elle se situe en zone inondable, explique Fritz de Oliveira, chef des ouvrages d’art à l'administration des Ponts et Chaussées:

"Nous avons dû réaliser un nombre relativement important d’études, car il était important de veiller à ne pas avoir d’impact négatif sur les riverains en installant un nouvel obstacle dans la Sûre. C’est l’une des raisons du délai. Une autre raison est que les éléments du pont viennent du Royaume-Uni, et le Brexit n’a pas facilité les choses. Les formalités douanières sont complexes : là où nous obtenions auparavant les éléments en un à deux mois, ils ont cette fois mis quatre à cinq mois pour arriver."

Le coût global des travaux s'élèvent à 700.000 euros.

Non loin du pont, des volumes de retenue d'eau ont été creusés, qui se rempliront en cas de crue. Après discussions entre la commune et les Ponts et Chaussées, un dispositif de reflux a également été prévu.

Si les responsables politiques locaux ont longtemps été insatisfaits des interventions de l’administration des Ponts et Chaussées, ils se montrent désormais plus conciliants. Toutefois, ils ont une revendication claire pour l’avenir, comme le souligne José Lopes, premier échevin de Diekirch :

"J’espère que cette passerelle n’est pas faite pour rester là 15 ans. Nous espérons bien sûr que la rénovation du vieux "Fisselsbréck" commencera le plus vite possible et s’achèvera le plus rapidement possible, et que cet ouvrage provisoire puisse être démonté et déplacé là où il sera davantage nécessaire. Nous sommes très attachés à notre Fisselsbréck et souhaitons qu’il redevienne opérationnel au plus vite."

Ce souhait risque toutefois de ne pas se réaliser, si l’on en croit Fritz de Oliveira:

Nous devons bien sûr, lorsque nous lançons un chantier, travailler selon de nouvelles normes. De nouvelles normes signifient aussi de nouveaux critères, en l’occurrence des critères liés aux crues. C’est pourquoi nous allons rénover le pont et lui donner un aspect légèrement différent. Cela demandera du temps, notamment pour les études.

Les travaux ne commenceront pas avant 2028 et devraient durer un an et demi.