© Maxime Gonzales
Une étude du Statec révèle qu’en l’absence de migration depuis 1981, la population active aurait chuté de plus de 50%, mettant en lumière le rôle vital de l’immigration dans l’équilibre démographique.
Si le Luxembourg n’avait pas connu de flux migratoires depuis 1981, sa population active serait aujourd’hui réduite de moitié, selon le rapport 2025 "Travail et cohésion sociale" du Statec.
L’institut de statistiques a simulé un scénario sans migration, révélant que la population totale au 1er janvier 2025 serait tombée à 430.000 habitants au lieu des 682.000 attendus, soit une baisse de 36,9%. Plus frappant encore, le nombre de personnes en âge de travailler (20-64 ans) aurait chuté de 51,7%, passant de 435.000 à 210.000 individus.
En revanche, la population des plus de 65 ans n’aurait que légèrement diminué, de 4,3%, soulignant que l’immigration joue un rôle crucial dans le rajeunissement de la population. En 2024, près de 78% des immigrés et 80% des émigrés avaient entre 20 et 64 ans, tandis que les plus de 64 ans ne représentaient que 2,3% des arrivées et 6% des départs.
Le rapport de dépendance des seniors, c’est-à-dire le nombre de personnes âgées pour 100 actifs, aurait atteint 42% sans migration, contre 22% actuellement.
Aujourd’hui, 47% des résidents sont étrangers, contre seulement 13% en 1961, et ces derniers sont en moyenne plus jeunes que les Luxembourgeois: 38,9 ans pour les femmes étrangères contre 42,2 pour les Luxembourgeoises, et 38,6 ans pour les hommes étrangers contre 40 ans pour les Luxembourgeois.
Toutefois, la population étrangère vieillit elle aussi: les plus de 65 ans étrangers sont passés de 7,9% en 1981 à 31,4% en 2025.
Le Statec conclut que si l’immigration reste un levier essentiel pour freiner le vieillissement, elle ne suffira pas à elle seule à compenser les mutations démographiques structurelles en cours.