Un projet de construction d'un terrain de football synthétique à Useldange a suscité des inquiétudes environnementales parmi les résidents locaux, qui craignent la pollution par les microplastiques et un risque accru d'inondations en raison de la proximité du terrain avec la rivière Attert.

Le terrain d'entraînement actuel se trouve juste au bord de la rivière Attert et est fréquemment inondé. Les experts affirment qu'un gazon synthétique serait beaucoup plus facile à entretenir.

Cependant, les opposants avertissent que ces surfaces libèrent des particules de plastique dans le cours d'eau, contribuant ainsi à la pollution environnementale. Un groupe de riverains s'oppose désormais aux projets municipaux et réclame une solution alternative.

Sandra Galassi, habitante d'Useldange dont la maison donne sur le site envisagé, établit un parallèle avec le terrain de football de Schieren, lui aussi sujet aux inondations. Lorsque les eaux se retirent, des déchets plastiques et autres débris sont charriés dans l'écosystème. Le terrain de Schieren se détériore visiblement et perd des fibres.

On utilise à la fois du polyéthylène (PE) et du polypropylène (PP) dans ces terrains, ce qui explique précisément pourquoi Galassi s'oppose au projet : elle craint que des microplastiques et des traces de traitements chimiques ne s'infiltrent dans l'eau et l'environnement local.

Schieren est fréquemment inondée, tout comme le village où elle habite. Le terrain d'Useldange est actuellement à l'état naturel, plus marécageux que terrain de jeu, et difficilement adapté à un football de qualité.

Un terrain de "nouvelle génération", défend le bourgmestre

Les riverains craignent que l'imperméabilisation du sol n'aggrave les risques d'inondations. Si certains pourraient qualifier ces inquiétudes de syndrome NIMBY classique ( NDLR : "not in my backyard", bref, "pas dans mon jardin"), la question est plus complexe. Bien que la future réglementation européenne sur les microplastiques n'interdise, à partir de 2031, que les granulés de caoutchouc et non le gazon synthétique lui-même, les risques environnementaux persistent.

Selon le bourgmestre Pollo Bollem, le terrain proposé serait de nouvelle génération et, d'après ses dires, sans fibres synthétiques. Il a ajouté que même si certaines étaient présentes, le fabricant affirme qu'elles pourraient être aspirées. Le terrain ne serait pas construit sur du remblai, a précisé M. Bollem, mais dans un bassin spécialement creusé à 89 cm de profondeur le long de l'Attert afin de mieux contrôler le débit de l'eau.

Claude Metz, du club de football local Jeunesse Useldange, a expliqué qu'environ 130 enfants s'entraînent actuellement sur le terrain trois fois par semaine, aux côtés d'une trentaine de joueurs adultes. Le terrain principal, plus coûteux à entretenir, n'est pas menacé de dégradation inconsidérée, a-t-il souligné. À ce sujet, Pollo Bollem a affirmé que le soutien aux jeunes demeure une priorité.

Sandra Galassi n'est pas opposée à ce que les enfants fassent du sport, ni même du football, bien au contraire. Mais elle continue de sensibiliser les autres habitants et espère que la municipalité envisagera une solution alternative. Pollo Bollem a confirmé que la municipalité avait déjà acquis un terrain en hauteur près de l'école, tout en précisant que ce terrain n'était pas destiné à un terrain de football.

L'ensemble du conseil municipal, y compris tous les partis politiques, a voté en faveur du terrain synthétique, dont le coût est estimé à 3 millions d'euros.

Ce n'est pas l'Agence de l'environnement, mais l'Agence de gestion de l'eau qui aura le dernier mot dans cette affaire. Selon les autorités, le dossier est actuellement à l'étude. Aucun autre détail n'a été communiqué, mais une décision concernant le terrain de football synthétique dans cette zone inondable d'Useldange devrait intervenir dans plusieurs mois.

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