Procès Bommeleeër bis"Un témoin sait quelque chose ou il ne sait rien", selon le défenseur de Guy Stebens

Diana Hoffmann
traduit pour RTL Infos
Au neuvième jour d'audience du procès Bommeleeër bis, les avocats de l'ancien secrétaire général de la police, ont mis en cause la manière dont s'était déroulé le premier procès Bommeleeër en 2013/14.
© DANIEL REINHARDT/dpa Picture-Alliance via AFP

Mardi, le défenseur de Guy Stebens a pris deux heures et demie pour réagir au court réquisitoire du parquet concernant son client. L’ancien secrétaire général de la police est l’un des six accusés qui doivent répondre de fausses déclarations lors du procès Bommeleeër de 2013/2014. Le parquet a requis 18 mois de prison ferme contre Guy Stebens.

Dans sa plaidoirie, Maître Georges Pierret est revenu sur la question de ce qu’un témoin doit réellement savoir. En résumé : “Un témoin sait quelque chose ou il ne sait rien”. Il n’y a rien entre les deux propositions. Il a également critiqué la manière dont la juge qui présidait la Cour à l’époque et le procureur avaient traité les témoins lors du procès de 2013/2014. “Il y a eu une batterie de questions. L’une plus suggestive que l’autre. Monsieur Stebens a été interrogé sur tout, sauf sur Wilmes et Scheer”, a déclaré l’avocat. Marc Scheer et Jos Wilmes sont les accusés du procès de 2013/2014 et ils sont parties civiles dans le procès en cours. L’avocate Anouck Ewerling, qui a revu l’enregistrement du procès de l’époque, a ajouté : “Nous avons cru que nos écouteurs allaient exploser”. Cela criait de tous les côtés et son client était constamment interrompu. En outre, ce dernier a été présenté comme un menteur et un écolier. Il faut se replacer dans l’atmosphère dans laquelle le procès s’est déroulé à l’époque.

Pour les deux avocats, il est clair que leur client ne pouvait témoigner, à l’époque comme aujourd’hui, que sur l’affaire Wilmes/Scheer, puisqu’il avait été convoqué pour cela. Et dans ce cadre, aucune fausse déclaration ne peut être retenue. S’il devait y en avoir eu, il appartiendrait au parquet de le prouver. Mais Guy Stebens n’a rien fait de pénalement répréhensible et devrait donc être acquitté sur toute la ligne. Maître Anouck Ewerling est revenue sur les 17 fausses déclarations reprochées à Guy Stebens : “Pour chaque fausse déclaration présumée, je vous demande : Où est le lien avec Scheer et Wilmes ? Où est le préjudice ? Où Monsieur Stebens a-t-il sciemment induit le tribunal en erreur ?”, a-t-elle interrogé dès le début de sa plaidoirie.

Un des enquêteurs de police, entendu comme témoin lors de la première semaine du procès, avait alors souligné l’absence d’un agenda de Guy Stebens, disparu ou jamais transmis. Plus précisément, celui de 1985, où eurent notamment lieu l’attaque du Palais de Justice et la surveillance de Geiben. Mais, selon l’avocate, ce qui concerne cet agenda n’est pas pertinent dans ce contexte. Au moment où se sont déroulés ces événements cruciaux, dont il est sans cesse question, Guy Stebens suivait une formation en Allemagne.

L’avocate s’est également exprimée sur les revendications des trois parties civiles, à savoir Marc Scheer, Jos Wilmes et l’État. Ce n’est pas la faute de son client si la justice a décidé de suspendre le procès. Et ce n’est pas sa faute non plus si cela a duré onze ans. On pourrait retourner la question aux parties civiles Scheer et Wilmes : s’ils n’avaient pas posé de bombes à leur époque, nous n’en serions pas là. Mais la défense ne le fera pas, selon Maître Anouck Ewerling. Elle peut comprendre la frustration, la déception et la colère des parties civiles. Ce sont des sentiments qu’elle partage avec son client, Guy Stebens. Mais ce reproche ne peut être fait à son encontre.

Le procès se poursuivra mercredi après-midi.

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