Procès Bommeleeër bis "18 mois ferme, est-ce la note pour 18 ans de service irréprochable?" a demandé Guillaume Büchler

Diana Hoffmann
traduit pour RTL Infos
Au dixième jour d'audience du procès Bommeleeër bis, la parole était toujours à la défense. Guillaume Büchler a assuré lui-même sa défense et l’avocat de l’ancien colonel Aloyse Harpes a demandé l’acquittement pour son client.
© RTL

Maître André Harpes, avocat et fils d’Aloyse Harpes, a présenté sa plaidoirie mercredi. Dès le début, il a souligné, comme Maître Georges Pierret l’avait fait la veille, la manière dont s’était déroulé le procès Bommeleeër en 2013/14, procès lors duquel leurs clients auraient, avec quatre autres personnes, fait de fausses déclarations.

“Un homme de 85 ans se tient là pour donner ses réponses, et le parquet le maltraite ainsi”, a affirmé André Harpes. Il estime qu’il s’agissait d’une sorte de calcul de la part du parquet. “Il provoque les gens et se dit : ‘Hourra, maintenant je les ai sous serment, et je peux les attaquer.’ Leur droit au silence a été bafoué. Je n’ai jamais rien vécu de tel qu’à cette époque, lors de l’audience”, insiste l’avocat.

Il estime que le parquet, même après les 177 jours de procès en 2013/14, n’avait pas avancé. Il était totalement démuni. Il s’est alors créé une sortie de secours aux dépens des accusés actuels. Mais ce qui a ensuite émergé des enquêtes supplémentaires n’a réjoui personne. Maintenant, on reproche à un officier décoré d’avoir un lien avec l’affaire Bommeleeër. “Mais Geiben reste dehors”, a dit André Harpes. Le parquet a requis deux ans de prison à l’encontre d’Aloyse Harpes, âgé de 97 ans.

Le fait qu’Aloyse Harpes, ancien commandant de la gendarmerie, ne puisse pas se souvenir de tout, s’explique d’une part par le temps écoulé depuis les attentats. Mais aussi par le contexte de ce qui s’est passé à l’époque. L’affaire Bommeleeër n’était pas la première préoccupation des gendarmes lorsqu’ils se rendaient au bureau le matin.

L’avocat a également critiqué la procureure, qui a affirmé que rien n’aurait été possible sans Aloyse Harpes. “Cent personnes, et il n’y en avait qu’une. Un one-man show”, s’interroge son fils. Concernant la surveillance nationale de Ben Geiben, Aloyse Harpes avait déclaré ne rien savoir, et maintenant on lui dit qu’il savait quelque chose. “Ici, le château de cartes s’effondre. L’affirmation, c’est qu’Harpes est le seul gendarme au monde”, souligne son avocat. Les enquêteurs et le parquet construisent quelque chose parce qu’ils n’ont rien. Mais quel rapport avec le Bommeleeër ? Quel rapport avec le procès Scheer/Wilmes ? Aucun. Pour savoir quelle intention on prête à l’accusé, il faudrait d’abord savoir quelle est la vérité du parquet.

Guillaume Büchler assure lui-même sa défense

Quelqu’un qui n’a rien à se reprocher n’a pas besoin d’avocat, indiquait l’ancien agent de la Sûreté Guillaume Büchler le premier jour du procès. Le parquet a requis 18 mois de prison pour les fausses déclarations qui lui sont reprochées. “18 mois ferme, est-ce la note pour 18 ans de service irréprochable comme gendarme au service de la police et de la justice ?” s’est interrogé Guillaume Büchler. La décision des juges déterminera comment il pourra passer la fin de sa vie, selon cet homme de 76 ans. Il demande lui aussi si ses déclarations ont eu la moindre incidence sur le procès Bommeleeër de 2013/14. Et il répond non. Il n’a témoigné ni pour, ni contre les accusés.

Guillaume Büchler a rappelé une fois de plus que, contrairement à ce qui est affirmé, il n’avait pas rencontré Ben Geiben à Bruxelles à l’époque. Et Ben Geiben lui-même avait exprimé des doutes sur une telle rencontre dans ses déclarations.

Il a demandé aux juges de lui ôter ce fardeau qui pèse sur ses épaules comme une épée de Damoclès et de l’acquitter. Il ne pouvait pas entrer davantage dans les détails, puisqu’il n’a pas accès au dossier.

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