
L’éternel débat sur l’eau du robinet servie dans les restaurants luxembourgeois se poursuit. Depuis un an, l’Horesca et le gouvernement soutiennent une campagne de communication pour montrer que les établissements du pays font un effort pour “favoriser” une utilisation plus systématique de l’eau du robinet.
Il faut dire que la disponibilité de l’eau en carafe, sujet de discorde au Luxembourg, n’a pas été complètement tranchée. En 2019, et malgré une pétition qui avait rassemblé de nombreux signataires, le gouvernement précédent avait choisi de ne pas forcer les restaurateurs à en proposer.
En guise d’alternative aux coûteuses bouteilles d’eau minérale qu’il convient d’ajouter à la note de son repas (généralement 4 à 5€ pour un demi-litre), le gouvernement avait plutôt choisi d’inciter les restaurants à faire preuve de bonne volonté. De là était née cette campagne de communication promouvant l’eau du robinet, plus écologique que l’eau en bouteille. Une campagne assortie de carafes offertes à plusieurs restaurateurs volontaires.
Mais l’opération ne dit rien de ceux qui trinquent : l’argument de prix est absent de la communication mise en place par le gouvernement et l’Horesca. Seul l’axe écologique est mentionné.
Et justement, pour le prix, comme pour la décision de proposer ou non de l’eau du robinet, c’est au bon vouloir du patron : “Le prix fixé pour l’éventuelle mise à disposition d’eau du robinet tout comme la décision d’en mettre à disposition sont des décisions commerciales individuelles de chaque entreprise” explique Lex Delles, ministre de l’Économie, dans une réponse à une question parlementaire. “Chaque entreprise est libre de fixer un prix pour la mise à disposition d’eau du robinet.”
Son principal souci étant de ne pas en demander plus aux établissements, déjà confrontés à des coûts élevés et des prix en hausse (voir nos articles en lien plus bas). Une directive européenne va en ce sens puisqu’elle engage simplement les États à “encourager” la distribution d’eau du robinet “à titre gratuit ou moyennant des frais de services peu élevés, aux clients de restaurants, de cantines et de services de restauration”.
“Le fait de servir de l’eau du robinet génère également des coûts pour l’entreprise, notamment pour le service et le nettoyage des récipients. La contribution écologique de la mesure prime sur le service gratuit” affirme Lex Delles.
Officiellement, 280 restaurants participent à cette opération. Mais “l’Horesca n’avait pas fixé d’objectif quantifiables, le grand public a été atteint et tous les membres de l’Horesca ont été informés de
la campagne” semble se satisfaire le ministre. L’eau pourra donc continuer à couler sous les ponts avant que les clients des restaurants ne soient certains d’en obtenir dans une carafe.
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