Environ 150 personnes se sont rassemblées vendredi après-midi devant la Chambre des députés à Luxembourg-ville pour protester contre la manière dont le comité de crise de Caritas et la nouvelle ASBL HUT, traitent les salariés.
L'OGBL réclame de la clarté sur l'avenir des salariés et se plaint du manque de communication de la part des managers de Caritas et du comité de crise, depuis la révélation d'un détournement de fonds pour un montant de 61 millions d'euros. Suite à la crise qui s'en est suivie, les activités nationales de Caritas devraient être transférées à la nouvelle entité "Hut – Hellef um Terrain" à partir du 1er octobre.
"Le transfert des activités nationales de Caritas vers la nouvelle ASBL ‘HUT – Hëllef um Terrain’ est une énorme confusion," a dénoncé Smail Suljic de l’OGBL pendant la manifestation devant la Chambre, en annonçant une action en justice. Quelque 350 salariés de Caritas vont travailler pour HUT dès le 1er octobre. Mais à la date de vendredi matin, ils ne savaient toujours pas précisément ce qui figurera dans leur nouveau contrat.
Près de 150 personnes ont répondu à l’appel à manifester lancé par l’OGBL, malgré un temps abominable et malgré les garanties données par Christian Billon, qui a orchestré le transfert, que les salariés continueront à travailler avec les mêmes conditions que chez Caritas, que ce soit au niveau du salaire, de l’ancienneté ou des congés.
"On n’a pas ces garanties noir sur blanc", estime Smail Suljic de l’OGBL: "Les gens se demandent pourquoi on n’a pas simplement pu voir les contrats au préalable. Et pourquoi il n’y a pas pu y avoir simplement un transfert d’entreprise avec tout un paquet de conditions. Le personnel craint des restructurations au cours des prochains mois chez “Hëllef um Terrain“. Est-ce vrai ou pas ? Aucune idée, car il y un manque de communication humaine. “
Les manifestants n’exprimaient pas seulement leur solidarité à la trentaine de salariés qui étaient chargés des activités internationales ou du plaidoyer politique de Caritas et qui n’auront plus leur place chez HUT. Il s’agissait aussi des autres employés qui vont être transférés chez HUT et qui sont déconcertés. L’OGBL ne comprend pas pourquoi un "transfert d’entreprise" n’a pas été réalisé.
"Les faits sont clairs. Nous avons déjà parlé avec de nombreux juristes. Même des juristes qui ne sont pas proches de l’OGBL. Le transfert d’entreprise n’est pas quelque-chose où on peut opérer une sélection. C’est un automatisme juridique. Et c'est pourquoi nous voulons maintenant obtenir ceci par écrit du juge", selon Smail Suljic.
L’OGBL et certains salariés craignent une dégradation dissimulée de leurs conditions de travail. Quoi qu’il en soit, le syndicat contestera les nouveaux contrats devant la justice. Les enquêtes judiciaires sur le détournement de fonds ou sur le rôle des banques n’étant pas encore terminées, beaucoup de choses restent floues quant à l'avenir de Caritas ou de HUT.
Parmi les 150 manifestants, il y avait un certain nombre d’anciens salariés de Caritas, des collègues d’autres organisations telles qu’Amnesty International, mais aussi des députés. Il s’agissait surtout d’élus socialistes, verts ou de déi Lénk, mais le président du groupe parlementaire CSV, Marc Spautz, était également présent.
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