
L'Etat luxembourgeois s'apprête à donner un gros coup de pouce au secteur de l'immobilier. Le ministre du Logement assure cependant que la problématique du foncier n'est pas passée à la trappe.
Alors que l'Etat luxembourgeois s'apprête à donner un gros coup de pouce aux constructeurs et aux investisseurs, Claude Meisch assure ne pas avoir oublié l'essence du problème sur le marché de l'immobilier. "Il faut mobiliser des terrains. On ne peut pas développer économiquement notre pays si on n'est pas en mesure de loger les gens qui veulent venir", explique-t-il dans ce nouvel épisode de "La Bulle Immo".
Pour ce faire, le nouveau gouvernement compte réformer l'impôt foncier. Une vieille idée remise au goût du jour par la législature précédente. Claude Meisch précise qu'il faudra d'abord cataloguer les terrains constructibles avant de pouvoir "les imposer d'une autre manière".
Le ministre insiste sur le fait qu'il n'y aura pas de mesure "confiscatoire" mais admet qu'il faudra forcément une "taxe" plus importante pour inciter les propriétaires à "faire quelque chose de leurs terrains". "Les gens doivent comprendre que c'est une mission nationale. Il faut construire assez de logement pour permettre à tout le monde de se loger décemment".
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Les propriétaires ont "une obligation sociale"

© Domingos Oliveira/ RTL Luxembourg
D'après lui, plus de 10.000 terrains constructibles pourraient actuellement être mobilisés au Grand-Duché, "il suffirait que les bourgmestres (des communes concernées) donnent une autorisation de bâtir". Une "grande majorité" de ces terrains appartiendrait d'ailleurs à des particuliers, d'où l'importance de la mise en place de mesures incitatives.
"Je vais encourager les communes à contacter ces propriétaires et leur proposer plusieurs formules pour développer ces terrains", promet Claude Meisch. Les personnes concernées auront le choix. Elles pourront mettre leurs terrains à disposition "pour une phase transitoire" ou les vendre à l'Etat, à la commune ou encore aux promoteurs publics.
Le ministre du Logement assure que des exceptions seront prévues pour les familles qui veulent léguer leurs terrains à leurs enfants, par exemple. Mais la mission restera la même: inciter les propriétaires à "faire quelque chose" de leurs terrains. Pour Claude Meisch, c'est devenu une "obligation sociale".
Un discours qui rappelle celui de son prédécesseur, Henri Kox, qui était venu défendre son programme dans "La Bulle Immo" avant les élections du mois d'octobre. Depuis, la situation sur le marché de l'immobilier a encore évolué. C'est pourquoi toute une série de mesures entreront bientôt en vigueur au Luxembourg.
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L'Etat luxembourgeois à la rescousse

© SIP / Emmanuel Claude
L'enjeu à court terme étant de "redonner du travail aux développeurs et aux constructeurs" et d'encourager les investisseurs à revenir sur le marché luxembourgeois. Incitatifs fiscaux, amortissement accéléré, Bëllegen Akt pour les investisseurs locatifs: il devrait y avoir de quoi raviver l'intérêt pour la pierre.
Mais ce n'est pas tout puisque le plan présenté au mois de janvier comprend un volet consacré aux aides individuelles et un autre à la construction de logements abordables. "On a cherché un équilibre", explique le ministre. En ce qui concerne le logement abordable, il admet que "l'Etat profite un peu de la situation".
En effet, le manque de demande sur le marché a permis à l'Etat luxembourgeois d'acquérir des projets immobiliers et d'élargir, par la même occasion le parc immobilier abordable du pays. Claude Meisch nous confirme qu'une première enveloppe de 110 millions d'euros a d'ores et déjà été investie. "L'acquisition est faite", déclare-t-il dans notre émission.
Dans ce contexte, le ministre se réjouit d'avoir obtenu un budget additionnel de 480 millions d'euros pour les années à venir. Cela contribuera d'après lui à "relancer le secteur de la construction avec un investissement étatique". Il est d'ailleurs d'avis qu'il n'y a qu'en développant le parc ce logements abordables que l'Etat réussira à avoir "une certaine mainmise sur le niveau des prix".
En ce qui concerne le marché privé, Claude Meisch est d'avis qu'on devrait retrouver une situation "plus normale en 2025". Cela grâce aux mesures annoncées au mois de janvier par le nouveau gouvernement. Il a d'ailleurs profité de l'occasion pour lancer un appel aux acheteurs et aux investisseurs.
"Il ne faut pas attendre le vote et la publication de la loi par la Chambre des députés" pour acheter. "On peut déjà investir maintenant" puisque les mesures sont rétroactives au 1er janvier 2024. Un vote qui devrait intervenir "au cours du mois d'avril" avec une entrée en vigueur le 1er mai. "C'est le timing que nous visons", nous a-t-il confié.
Les détails de nos échanges sont à consulter dans le nouvel épisode de "La Bulle Immo" à retrouver en haut de l'article. Vous pouvez également écouter ce podcast sur RTL Play, Apple Podcast et Spotify.