
Il y a urgence sur le marché immobilier. Entre un secteur de la construction placé en état de crise, un marché à l’arrêt, des prix trop hauts, des crédits inaccessibles et des loyers qui décollent, le Luxembourg est sous tension.
Une urgence qui se répercute sur le gouvernement. Aux affaires depuis un peu plus de deux mois, l’équipe de Luc Frieden vient de présenter une série de mesures aux effets “à court terme”.
Ce mercredi 31 janvier, le Premier ministre et les ministres des Finances et du Logement ont dévoilé ces actions dont l’objectif est triple: construire plus, proposer davantage de logements et permettre au plus grand nombre d’acheter ou de louer. “Nous voulons donner un élan au secteur de la construction” confirme Luc Frieden, dont le souhait est aussi d’empêcher les pertes d’emploi et d’avoir plus de logements dans le pays.
Certaines mesures seront appliquées cette année seulement, avec effet rétroactif au 1er janvier 2024. Cela comprendra, notamment:
“Ce sont des mesures limitées dans le temps donc nous espérons un regain d’activité sur le marché” souligne Luc Frieden, en soulignant l’action du gouvernement pour réagir vite. Mais d’autres mesures, qualifiées de “structurelles” viendront plus tard:
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Selon Gilles Roth, le paquet de mesures présenté par le gouvernement doit “inciter l’investisseur privé à combattre la crise. Et soutenir les propriétaires en difficultés pour payer leur prêt immobilier ou leur location.”
Le ministre du Logement, Claude Meisch, assure que la coalition CSV-DP a conçu “un catalogue de mesures qui peut relancer le secteur”. “Nous avons aussi besoin d’aides pour celles et ceux qui souffrent de la crise du logement” a-t-il plaidé.
Ce dernier a également annoncé un élargissement des critères d’éligibilité pour la garantie de l’État. La garantie portera sur 40% du prêt, contre 30% actuellement. Le plafond du taux maximal garanti sera relevé à 6%, contre 3% actuellement.
“Il y a des familles pour lesquelles on atteint la limite: vivre au Luxembourg n’est plus finançable” justifie-t-il. En ce sens, le gouvernement prévoit une baisse du palier de revenu pour la subvention des loyers. La part “enfant” de la subvention loyer passera elle de 40 à 80€.
Le gouvernement a également promis une enveloppe plus importante pour la construction de logements: 480 millions pour arriver à 800 logements abordables construits par l’État à la vente et la location.
D’ici quelques semaines, le gouvernement organisera une réunion nationale: ce sera le 22 février à Senningen. Il ne s’agira pas d’une véritable tripartite mais elle permettra d’accueillir davantage d’acteurs pour concrétiser les mesures sur le terrain. Les représentants de l’État et les communes seront là.
Nous allons discuter des procédures sur la chaîne de construction. Des groupes de travail seront mis en place. Luc Frieden a promis de présenter un calendrier clair et précis jusqu’à l’été.