Il y a 81 ans jour pour jour, le 16 décembre 1944, la Wehrmacht lançait l’offensive des Ardennes, qui coûta la vie à des milliers de soldats des deux camps ainsi qu’à de nombreux civils jusqu’à la fin janvier 1945. Pour s’en souvenir, des commémorations ont été organisées aujourd’hui à travers tout l’Oesling. La plus importante a probablement eu lieu au lieu-dit Schumannseck près de Wiltz.
La cérémonie était encadrée par l’école de musique de Wiltz. Celui qui se tient aujourd’hui au Schumannseck, ne peut imaginer qu’il y a 81 ans s’est déroulée ici l’une des pires batailles de la Seconde Guerre mondiale. C’est d’autant plus frappant qu’il ne reste plus beaucoup de témoins capables de raconter ce qui s’est passé à l’époque. C’est pourquoi des commémorations telles que celles organisées aujourd’hui sont d’autant plus importantes, a souligné la ministre de la Défense, Yuriko Backes :
“Et je trouve formidable que des jeunes participent aussi à ces commémorations, car ils sont le pont entre ce qui s’est passé et notre avenir, leur avenir. Cela signifie qu’ils font partie du témoignage, qu’ils étudient, lisent et comprennent l’Histoire, et qu’ils en tirent les bonnes conséquences pour le présent et pour l’avenir.”
Des élèves du Lycée du Nord de Wiltz étaient présents au Schumannseck. Ils ont une option intitulée “Passeurs de mémoire”. Lara explique comment ils se sont préparés pour leur présentation :
“Tout ce que nous avons présenté aujourd’hui, nous nous y sommes préparés pendant trois, quatre semaines. D’abord, nous avons cherché une idée : qu’allions-nous faire exactement ? Car nous voulions proposer quelque chose de différent des années précédentes. Très vite, nous avons eu l’idée de créer un dialogue avec la famille Melchior, qui a vécu la guerre, et cela n’avait encore jamais été fait ici.”
La famille Melchior, c’était une mère et ses huit enfants qui vivaient au Schumannseck et qui avaient décidé de ne pas fuir, mais de rester chez eux en espérant le meilleur.
Léini est dans la même option que Lara et décrit ce qu’ils font d’autre dans cette matière au cours de l’année.
“Nous sommes déjà allés voir les monuments à Wiltz, nous faisons aussi différentes excursions. Nous avons également eu une présentation du Schumannseck par Philippe Victor, et nous faisons pas mal d’activités ensemble en classe.”
Mais ce mardi n’a pas seulement été consacré au passé : des parallèles ont aussi été établis avec le présent, plus précisément avec la situation en Ukraine. A ce propos, Maksym Dotsenko, directeur général de la Croix-Rouge ukrainienne, a déclaré :
“La souffrance des civils est la même aujourd’hui qu’il y a 81 ans. Et ce qui était inimaginable, une grande guerre au cœur de l’Europe au XXIᵉ siècle, pour nous, c’était impensable, mais nous y sommes désormais confrontés. Nous devons être forts pour tenir.”
Et même si la situation n’est pas facile, il reste optimiste et convaincu que la démocratie l’emportera et que l’Ukraine restera un pays libre. Au Luxembourg, cela a en tout cas réussi il y a 80 ans.
