Moins de satisfaction, et davantage de contraintes... Pour la Chambre des salariés, une chose est sûre: les employés du Luxembourg travaillent dans des conditions moins bonnes qu’il y a 10 ans.
Le manque d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est d’ailleurs un des points noirs de son enquête “Quality of Work”, avec les déplacements et la durée trop longue des semaines de travail. Résultat: la satisfaction au travail a chuté, et rien n’a permis de la relancer à ce stade.
Pour remédier à ces maux qui rongent le bien-être des travailleurs, la CSL est formelle: au-delà du salaire (dont la satisfaction est aussi en baisse), il faut redonner un coup de neuf au monde du travail. Même si dans certains domaines, la rénovation devra se faire en profondeur.
Proposition phare de la Chambre des salariés, la réduction du temps de travail est aussi celle qui a le moins de chances d’aboutir. Car la coalition CSV-DP y est franchement hostile. Pourtant, chez les travailleurs, “la majorité exprime un intérêt pour une réduction du temps de travail à salaire égal” assure la Chambre.
Au-delà du débat sur les 40h/semaine, la Chambre recommande de ne pas miser sur les “horaires de travail imposés unilatéralement par les employeurs”, qui ont des répercussions négatives sur la vie des travailleurs. De même que les “horaires atypiques” (soir, nuit ou week-end).
En revanche, comme le gouvernement, la CSL reconnaît l’intérêt de rendre les horaires d’arrivée et de départ plus flexibles. À condition bien sûr qu’ils soient négociés, et non pas imposés.
Qu’elle soit à destination plus personnelle, ou plus professionnelle, la formation doit rester un des atouts de l’entreprise. Dans la conclusion de son enquête, la Chambre des salariés rappelle que les connaissances et les compétences contribuent à l’équilibre de vie des salariés.
“Ainsi, le développement personnel émerge comme un élément clé dans la recherche d’un juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée” justifie-t-elle. Les formations professionnelles doivent également être encouragées pour se “préparer aux défis futurs”du monde du travail. “Réduire la formation continue dans les entreprises ne ferait qu’accentuer le cercle vicieux de la pénurie de main-d’œuvre, car le manque de formation aujourd’hui entraînera des lacunes demain.”
Toujours très répandu depuis l’apparition du coronavirus, le télétravail est tout de même “en recul” depuis la fin des mesures sanitaires. Un mouvement contraire à l’envie des travailleurs: 57% des travailleurs du Luxembourg souhaitent pouvoir télétravailler chaque semaine. “La possibilité de télétravailler devient de plus en plus le privilège de quelques-uns” s’alarme la Chambre des salariés.
Malheureusement, de par leur nature, certains secteurs sont exclus télétravail. C’est le cas du commerce, de l’horeca, de la santé ou de l’industrie, par exemple. Des secteurs “caractérisés par des conditions de travail, des horaires et parfois des rémunérations déjà défavorables”. Pour ne pas les léser, la CSL suggère de leur accorder d’autres avantages.
S’il y a bien un domaine où le Luxembourg ne lésine pas, ce sont les investissements. Notamment dans les transports, une des plus grosses dépenses de l’État. À raison car la difficulté des trajets domicile-travail pèse sur le bien-être de tous. Plus les déplacements quotidiens sont longs, plus ils donnent envie aux travailleurs de fuir leur poste. Car ces trajets à rallonge s’ajoutent au temps de travail hebdomadaire pour créer un temps “contraint” par le travail.
L’élargissement de deux importantes autoroutes est lancé (c’est le cas de l’A3) ou le sera prochainement (le projet a été voté pour l’A4). Idem sur les transports en commun, avec l’extension prévue du tram à Luxembourg-ville. La création de nouvelles voies ferroviaires entre Luxembourg et Bettembourg et le tram rapide vers Esch-sur-Alzette sont également des projets importants.
Et vous, quelles sont les solutions que vous attendez pour améliorer votre quotidien au travail? On en parle en commentaires !
