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L'élargissement de l'A3 interviendra dans un peu plus de six ans assure la ministre de la Mobilité. Si le Luxembourg ne s'est pas penché sur l'impact du péage de l'A31bis, il aimerait que les bus aient une voie réservée côté français.
Véritable aorte entre le Luxembourg et la France, l'axe autoroutier continu que forment l'A3 et l'A31 est utilisé quotidiennement par près de 90.000 frontaliers français et résidents. Une artère tellement chargée aux heures de pointe que les deux pays sont en train de construire des alternatives.
Côté luxembourgeois, l'A3 est en cours d'élargissement depuis avril 2022 et passera à 2x3 voies sur toute sa longueur (soit 12 km entre la frontière française et la Croix de Gasperich) "pour la fin de l’année 2030", assure Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, dans sa réponse à la question parlementaire formulée par les députés LSAP, Mars Di Bartolomeo et Yves Chruchten.

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Les deux députés ont cherché à savoir si la question du futur péage sur l'A31bis qui coûtera jusqu'à 170€ par mois au automobilistes avait été discutée entre les deux pays et si le Luxembourg a évalué l'impact du péage sur le flux des frontaliers français. Mais le gouvernement luxembourgeois "n’est pas intervenu dans la décision d’introduction d’un péage" sur l'A31bis du côté français et "n’a pas évalué l’impact de cette mesure sur le flux des travailleurs", confesse la ministre luxembourgeoise.
Côté français, l'A31bis, très critiquée par ses détracteurs du côté de Florange, est au centre de toutes les attentions du gouvernement. Mi-décembre, le ministre Clément Beaune a officialisé à Metz le futur tracé de l'A31bis qui doit permettre de désengorger l'A31 vers Thionville. Ce mardi, le préfet de la Moselle pourrait annoncer à la presse le démarrage des travaux du nouveau tronçon autoroutier reliant la France au Luxembourg. Le tronçon de 8 km doit être réalisable à horizon 2030.

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Mais quel sera l’impact de élargissement prévu de l'A31 et de la future A31bis sur la mobilité et la circulation au Luxembourg? ont demandé les deux ministres socialistes à Yuriko Backes. La ministre ne répond pas complètement à la question, mais fait entendre que le souhait de son gouvernement est de permettre de disposer de la 3e voie, qui doit être construite de part et d'autre de la frontière, pour les transports en commun.
Sur l'A3 élargie, la future 3e voie, sera réservée aux bus et au covoiturage. Car "une telle priorisation augmente de façon significative la capacité en termes de personnes transportées", explique la ministre.
Et "vu que le gain de temps potentiel" d'une telle voie qui donnera la priorité aux bus et au covoiturage "est encore plus grand sur l’A31, à cause de la longueur du tronçon et de l’espacement des échangeurs, il serait bénéfique pour la mobilité transfrontalière si une telle priorisation était également intégrée dans le projet de l’A31", avance Yuriko Backes.
Où en est-on de l'élargissement de l'A3?
L'agrandissement à trois voies du tronçon de l’A3 étant en cours et la ministre confirme plusieurs bonnes nouvelles pour les automobilistes.
Les travaux d’élargissement entre la croix de Gasperich et l’Aire de Berchem (lot A), comme les travaux de la reconstruction de l'ouvrage sur l’A3 à Berchem (Lot A2), "sont prévus pour être terminés en automne 2024".
L’élargissement et la réhabilitation simultanés du Viaduc de Livange (Lot B1), seront "achevés avant le congé collectif d’été 2025".

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Les travaux pour la construction d’un passage à faune à la frontière française "se termineront en été 2024 et les aménagements écologiques y seront réalisés jusqu’à l’automne 2024".
La procédure pour la passation du marché pour le projet de construction d’un bassin de rétention à Bettembourg (Lot C3) et le projet de la reconstruction de la passerelle pour cyclistes et piétons près du parc merveilleux à Bettembourg (Lot C2) "est encore en cours, mais sera finalisée dans les prochaines semaines, de sorte que ces travaux pourront démarrer en été cette année", annonce laminsitre.
Les projets de mobilité transfrontaliers prioritaires pour optimiser les flux de circulation sont très clairement liés au ferroviaire et aux lignes de bus, explique encore la ministre pour répondre aux deux ministres, sans faire de révélations.
Elle rappelle que le paquet sera mis sur le rail puisque l'accord intergouvernemental de 2018 conclu entre les deux pays doit "augmenter significativement la capacité de la ligne ferroviaire Metz - Thionville - Luxembourg-ville d’ici 2030".
L’enveloppe actuellement prévue dans l’accord pour des projets en France, est de 440 millions d’euros pour le ferroviaire et de 20 millions d’euros pour les projets d’infrastructure du transport public routier. Ces projets français sont cofinancés à hauteur de 50 % par le Luxembourg.