Structures sociales saturéesDe plus en plus de personnes font appel à la Stëmm vun der Strooss

Marlène Clement
traduit pour RTL Infos
Alors que la pauvreté progresse au Luxembourg, de nombreuses personnes n'ont plus les moyens de se payer à manger.
© Marlène Clement

La veille de Noël: pour beaucoup, cela signifie se réunir en famille, manger de bons petits plats et ouvrir des cadeaux. Mais c’est loin d’être le cas pour tout le monde. La pauvreté augmente au Grand-Duché, tout comme le nombre de personnes qui n’ont nulle part où dormir ou pas d’argent pour acheter de quoi manger.

La journaliste RTL Marlène Clement s’est rendue à la Stëmm vun der Strooss à Hollerich à l’approche des fêtes de fin d’année et s’est entretenue avec le personnel et les bénéficiaires.

À onze heures et demie, le restaurant social de ce quartier de la capitale ouvre ses portes. Mais déjà peu après onze heures, une longue file d’attente se forme devant l’entrée.

Principalement des hommes. “J’ai 28 ans et je viens ici, à la Stëmm, pour manger, car cela m’aide et me donne le soutien nécessaire pour passer la journée. Pour manger, prendre une douche, avoir un peu d’interaction sociale, parler de mes problèmes. Je m’en sortais bien, j’ai deux enfants, vous voyez. Mais la vie change. Mais nous gardons espoir”, relate un jeune dans le besoin.

Parmi les bénéficiaires, il y a aussi une femme de 65 ans qui vient manger à Stëmm depuis dix ans. Elle a un toit au-dessus de sa tête, mais il ne lui reste pas beaucoup d’argent pour se nourrir. “Au début, je ne savais pas que Stëmm existait et je me suis rendue une fois chez Eltrona pour ma télévision, puis j’ai vu qu’il y avait un bistrot social ici. Sinon, je ne l’aurais pas su”, explique-t-elle.

Beaucoup de choses ont changé au cours de ces dix dernières années, pense-t-elle.

Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de monde qu’il y a quelques années. C’est ce que confirme également Alexandra Oxacelay, directrice de Stëmm vun der Strooss. “Nous constatons que beaucoup plus de personnes, beaucoup de nouvelles personnes, viennent ici ; il y a beaucoup de va-et-vient. Et les structures ne répondent plus aux besoins des gens”.

L’année dernière, l’association a distribué 243.000 repas dans ses trois restaurants sociaux à Hollerich, Esch-sur-Alzette et Ettelbruck. Cela représente une augmentation de 23% par rapport à l’année précédente. Et la situation ne va pas s’améliorer, craint Alexandra Oxacelay.

Le mois de décembre est toutefois très important pour l’association, car c’est à cette période que les dons affluent.

Ce n’est malheureusement pas le cas le reste de l’année, déplore Anna Albuquerque, qui travaille avec “La Voix de la Rue” depuis un an: “pour moi, franchement, Noël dans le monde d’aujourd’hui est devenu commercial. C’est une bonne chose que nous intensifiions nos efforts de solidarité à Noël, mais nous devrions le faire tous les mois de l’année, pas seulement en décembre”.

La Stëmm vun der Strooss est fermée la veille et le jour de Noël. Cependant, le traditionnel “Noël de la Rue” organisé par la Croix-Rouge a lieu à Esch-sur-Alzette le jour de Noël.

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