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L'ambitieux projet à 3 milliards d'euros pour relier la capitale et le Sud du pays a été présente ce mercredi au ministère de la Mobilité. En douze ans de travaux, l'A4 va devenir un couloir multimodal avec tram rapide et piste vélo express entre Luxembourg et Esch.
À l'horizon 2035, l'A4 devenue une A3 "bis" tant le trafic y est congestionné aux heures de pointe, sera complètement remodelée entre Luxembourg et Esch. C'est un vrai "couloir multimodal" qui va être créé par l'élargissement de l'autoroute, la création d'un tram rapide et d'une piste vélo express qui longeront l'A4 sur sa gauche, dans le sens descendant.
Le projet présenté mercredi au ministère de la Mobilité à Luxembourg-Kirchberg est titanesque. Il prévoit d'élargir l'A4, d'agrandir cinq échangeurs autoroutiers, de construire une passerelle à gibier, de créer une nouvelle ligne de tram rapide sur 18,7 km, cinq nouveaux pôles d'échanges, une piste cyclable express, des itinéraires cyclables pour y connecter les communes et des mesures pour apaiser les rues dans les localités qui bordent ce futur couloir de transport géant.
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C'est "un investissement de 3 milliards d'euros sur douze ans" qui "vaut la peine" aux yeux de François Bausch, ministre de la Mobilité.Car ce "projet énorme d'infrastructures va revaloriser les deux grands centres économiques du pays, la capitale et son agglomération tout comme le Sud du pays, et surtout permettre au Grand-Duché de se développer dans le futur", est persuadé le ministre.
Une A4 avec une 3e voie réservée au covoiturage
Le projet vise surtout à fluidifier le trafic de l'A4 qui est systématiquement congestionné aux heures de pointe. L'un des "points noirs" étant évidemment la jonction entre l'A4 et l'A13, la collectrice du Sud. Pour y parvenir et mieux "digérer" les 239.000 trajets qui devraient y être effectués par an à l'horizon 2035 -selon le Plan national de Mobilité- "sa capacité va être augmentée en rajoutant une 3e voie. Elle sera réservée au covoiturage à trois personnes dans la voiture et aux bus évidemment", précise le ministre.
Le tram circulera en mode "rapide", c'est-à-dire à 50 km/h entre la Cloche d'Or et Metzeschmelz. "C'est 2,5 fois plus rapide que le tram urbain" qui circule à Luxembourg-Ville, assure André Van der Marck, directeur général de Luxtram. Pour aller de la Cloche d'Or à la mairie de Belvaux (18,7 km), il prendra 31 minutes.
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La réalisation de la trace du tram rapide et de la piste cyclable express qui le longe est prévue en quatre étapes. À partir de 2028, le tram rapide doit circuler entre la Cloche d’Or et Leudelange, à partir de 2030 jusqu'à Foetz, en 2032 vers Metzeschmelz à Esch-sur-Alzette, et en 2035 jusqu'à Belval.
La piste vélo express qui reliera la capitale à Belval, doit permettre de passer de 3.000 trajets annuels (mesuré en 2017) à 43.000 trajets en 2035. Sa particularité est qu'elle sera complètement séparée du trafic et permettra d'aller tout droit, sans croiser de voiture, ni d'autres routes. "C'est un modèle qui existe aux Pays-Bas et au Danemark où ça fonctionne super bien", s'enthousiasme le ministre.
La balle est dans le camp du futur gouvernement
"Aujourd'hui on a 40.000 personnes qui utilisent les transports en commun sur ce couloir et on voudrait passer à 90.000 en 2035", annonce François Bausch avant d'assurer que la qualité des transports en commun et les possibilités de passer d'un mode de transport à un autre vont "augmenter énormément".
À Foetz, il est prévu d'optimiser et de sécuriser l'échangeur actuel [1], de faire passer le tram rapîde et la piste vélo express côté gauche de l'A4 [2], d'optimiser l'A13-A4-A13 [3] et d'apaiser la rue du Brill [4]. / © MMTP
"Les gens vont avoir beaucoup plus de possibilité à l'avenir de prendre les transports en commun, car il ne faut pas oublier qu'en plus du tram rapide, on va encore mettre en place le corridor à haut niveau de service qui améliorera la qualité de service du bus dans le Sud", rappelle-t-il.
Les bourgmestres des six communes concernées (Luxembourg, Leudelange, Mondercange, Schifflange, Esch-sur-Alzette et Sanem) "sont enthousiastes", assure le ministre, mais "évidemment le nouveau gouvernement qui sortira des prochaines élections peut tout décider et le contraire, sachant que c'est investissement substantiel", reconnaît François Bausch.
Pour le ministre vert sortant qui a déjà annoncé qu'il ne prendrait plus part à un prochain gouvernement, ce projet "il faut le faire, parce que si on ne le fait pas, on fait une grosse erreur et on freinera énormément le développement du pays".