Il fut un temps où le sujet de la pauvreté était marginal dans le riche Grand-Duché. Et puis le pays a été rattrapé par ce fléau multifactoriel. Bien sûr, l’explosion du prix de l’immobilier a drastiquement augmenté le risque de pauvreté. Selon le Statec, le taux de risque de pauvreté persistante atteint 6.1%, et grimpe à 26.9% une fois les dépenses pré-engagées déduites. En conséquence, les foyers modestes ont commencé à compter leur argent en fin de mois malgré les bons salaires proposés au Grand-Duché. Et la grande pauvreté et l’exclusion y ont progressé comme partout ailleurs, manifestation visible du creusement des inégalités à l’échelle mondiale.
Ce constat a poussé le gouvernement à présenter le lundi 8 décembre dernier le premier Plan d’action national pour la prévention et la lutte contre la pauvreté. Un plan qui n’a pas encore beaucoup d’écho au sein de la population lorsqu’on interroge les résidents. La plupart n’en ont pas entendu parler. En revanche, toutes les personnes à qui nous avons tendu notre micro font le même constat :
“Pays riche ? Vous avez ceux qui gagnent 30.000 € et ceux qui gagnent 2.000 € et quelques. Par exemple, vous allez faire les courses, tout ce qui est viande et des choses comme ça, ça a augmenté de 5 €, 6 € le kilo en peu de temps.”
“On gagne de moins en moins, on paie de plus en plus de loyer. Le simple fait d’aller faire des commissions, c’est devenu beaucoup plus cher. Avant mon père et ma mère travaillaient. On pouvait faire plein de choses. Et là, vous travaillez, vous n’y arrivez pas. Moi qui suis là depuis toute petite, j’ai vu vraiment que ça a beaucoup changé.”
“Je crois que c’est un peu partout, il n’y a pas qu’ici. Mais c’est vrai qu’ici, avant on ne voyait pas et maintenant on voit. C’est ça la différence.”
Toujours selon le Statec, en 2024, 20% de la population était confrontée à la pauvreté ou à l’exclusion sociale, soit plus de 130.000 personnes. Malgré tout, certains ont confiance dans la capacité du pays à faire face à ce fléau : “J’avoue qu’on doit remercier le Luxembourg pour tout ce qu’il fait puisqu’on est quand même chanceux par rapport à tous les pays qui sont ici, à côté.”
Plus loin, un jeune homme qui découvre le pays reste sur une impression positive : “Moi je viens d’arriver au Luxembourg et je trouve que ce n’est pas quelque chose qu’on voit beaucoup en comparaison avec d’autres villes.”
Le plan présenté par le gouvernement est-il adapté à la situation ? Répond-il à toutes les problématiques de la pauvreté au Luxembourg ? Il en sera question dans le prochain épisode de l’émission Cosmopoly qui sera publié à la fin du mois de décembre.