Des travaux ont actuellement lieu sur une portion de l’autoroute A10, près de Saint-Arnoult-en-Yvelines, afin de l’équiper de bobines à induction installées sous la chaussée. Ce projet, baptisé “Charge as you drive”, est mené par un consortium piloté par VINCI Autoroutes. Il vise à expérimenter en conditions réelles la recharge dynamique par induction.
Il s’agit d’une technologie permettant aux véhicules électriques de recharger leurs batteries, sans contact, pendant qu’ils roulent sur cette portion d’autoroute. Les bobines de cuivre émettent en effet un champ électromagnétique capté par des récepteurs installés sous les véhicules, une énergie ensuite convertie en électricité. Les premiers essais de roulage avec des véhicules prototypes (un poids lourd, un véhicule utilitaire, une voiture et un bus) sont prévus à partir du printemps prochain. Ils permettront d’évaluer l’efficacité du système en conditions réelles de circulation.
Cette innovation est principalement destinée aux poids lourds électriques, mais elle concerne dans l’absolu tous les autres véhicules électrifiés. L’objectif de ce test est de faciliter la transition vers des transports décarbonés en offrant une solution de recharge en mouvement efficace. En permettant une recharge continue, les véhicules pourront peut-être à l’avenir être équipés de batteries plus petites, réduisant ainsi leur poids et le recours aux matières premières nécessaires à leur fabrication. Ce système permet également d’augmenter sensiblement l’autonomie des véhicules concernés et de retarder leurs arrêts nécessaires pour recharger.
Il s’agit pour le moment d’un test, sur une portion encore très petite et bien entendu insuffisante pour réellement aider à la recharge d’un véhicule. Mais si technologiquement le test est concluant, VINCI Autoroutes pourrait envisager un déploiement à plus grande échelle, sur d’autres portions de son réseau. Cet effort aurait néanmoins un coût très important puisqu’un déploiement industriel de cette technologie reviendrait à dépenser près de 5 millions d’euros par kilomètre.
À noter que d’autres expérimentations concernant la recharge dynamique par induction ont déjà eu lieu, mais principalement en circuit fermé. C’est le cas, en Italie, du projet “Arena del Futuro” où le groupe Stellantis expérimente cette technologie avec plusieurs partenaires. Il y a quelques années, la ville de Karlsruhe en Allemagne avait également réalisé un test sur une petite portion d’une centaine de mètres via sa flotte de bus électriques. En Suède, une autre forme d’expérimentation a déjà lieu depuis plusieurs années, sur l’eRoadArlanda, un tronçon de quelques kilomètres sur lequel des véhicules peuvent se connecter à des rails électriques placés au milieu des voies de circulation et qui se rechargent donc là encore sans effort, simplement en roulant.
