
Militer pour des routes plus sûres et pour une conduite plus responsable, c’est un combat permanent. La Province de Luxembourg s’est dotée d’un outil pour sensibiliser à ces comportements en créant la plateforme “Partageons Nos Routes”, une asbl qui a presque 20 ans aujourd’hui.
A travers une multitude d’actions, elle tente de tenir en éveil celles et ceux qui parcourent les routes. Entre autres les jeunes. “Nos actions sont variées. Ça va de conférences aux brochures pédagogiques en passant par des campagnes d’affichage et des concours avec des clubs de foot”, détaille Fanny Vorillion.

La coordinatrice de l’asbl a pris son bâton de pèlerin pour partir à la rencontre des classes secondaires en compagnie de David Kim. Ce citoyen de Vance (entre Arlon et Virton) a aujourd’hui 32 ans. Il a été victime d’un grave accident alors qu’il en avait 19. Passager, il fut le plus gravement blessé parmi les occupants alcoolisés du véhicule. Après deux mois de coma, il a débuté une très longue convalescence au Kirchberg pour réapprendre à parler, à manger, à écrire et à se brosser les dents. Un combat permanent qui soulève l’admiration de ses proches.
David vient ainsi porter la parole face à des jeunes rhétoriciens de 18 ans qui sont sur le point d’avoir leur permis de conduire ou qui l’ont déjà. “On fait passer un message de prévention pour que les jeunes fassent attention à la vitesse et à l’alcool”, explique Fanny.
Incarner cette lutte est sans doute le meilleur moyen de toucher des jeunes pour qui ce militantisme pourrait paraître d’un autre temps. “J’ai trouvé les jeunes très attentifs et captivés par le récit de David. Leurs retours étaient sans équivoque. Ils étaient touchés et voyaient de façon très concrète les conséquences d’un accident. Ne pas boire au volant, ne pas monter dans la voiture d’une personne inconnue, ne pas oublier de boucler sa ceinture et de pas rouler trop vite doit faire partie de leur réflexe”, poursuit Fanny Vorillion quelques jours après cette rencontre à l’Institut Notre-Dame d’Arlon. Une initiative qui doit en appeler d’autres. “Toutes les écoles secondaires de la Province ont été mises au parfum. On peut se déplacer pour échanger à ce sujet. On a choisi ce genre de format en petits groupes afin de garder un sentiment de proximité et faciliter ainsi la discussion.”
Les échanges sont ponctués de quelques messages vidéos à travers lesquels des proches des milieux médicaux et familiaux témoignent. “On fournit aussi des fiches pédagogiques pour approfondir le sujet”, poursuit Fanny qui n’exclut pas, si l’occasion se présente, ajouter l’un ou l’autre interlocuteur en fonction du lieu visité.
Même s’il est toujours difficile de mesurer le rapport de cause à effet après des campagnes de prévention, force est de constater que les chiffres se portent mieux depuis quelques années. Selon les rapports de police, on serait passé de 51 accidents mortels en 2019 à 19 en 2023 en Province de Luxembourg. 12% des conducteurs étaient positifs à l’alcool.