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Le travail d'enquête mené depuis le Luxembourg à l'échelle européenne a abouti à l'arrestation de huit personnes dans l'affaire du détournement de 61 millions d'euros chez Caritas, révèle vendredi le Parquet de Luxembourg. Les autorités luxembourgeoises attendent les extraditions de suspects arrêtés en France et en Bulgarie.
Suite aux détournements frauduleux de plus de 61 millions d'euros chez Caritas l'été dernier, l'instruction judiciaire "est entrée dans une nouvelle phase", annonce ce vendredi le Parquet de Luxembourg.
Avant d'expliquer qu'une action concertée a été menée dans trois états européens par les services de police bulgares, français et britanniques, épaulés par huit enquêteurs luxembourgeois de la Section FAME (Formation, Appui et Méthodologie Ecofin) et deux membres enquêteurs de la cellule FAST (Fugitive Active Search Team - service de recherche de fugitifs), tous du service de police judiciaire de la Police grand-ducale.
L'action menée sous la direction et le contrôle du seul juge d’instruction luxembourgeois, "a conduit à l’arrestation de huit personnes recherchées et signalées par mandats d’arrêt européens" requis par le procureur d’État à Luxembourg en raison des indices de culpabilité pesant sur elles dans le cadre du blanchiment des sommes d’argent détournées.
Des perquisitions ont aussi été menées aux domiciles de ces suspects, assure le Parquet.
Ces avancées de l’instruction n’ont été possible qu’à l’aide des efforts constants et minutieux de tous les acteurs nationaux et des canaux de collaboration internationaux infaillibles tels qu’Europol, Interpol et Eurojust.
De gros moyens mis en oeuvre
Une centaine de messages échangés via la plateforme SIENA (secure-information-exchange-network-application), une trentaine de décisions d’enquête européenne et de commissions rogatoires internationales adressées à treize États, 27 ordonnances de perquisition et de saisie et 54 ordonnances de saisie de fonds bloqués au Luxembourg et à l’étranger ont été rendues, sans parler d'innombrables réunions organisées à tous les niveaux entre autorités compétentes et enquêteurs, d'énormes moyens ont été déployés pour avancer dans le dossier Caritas.
Les autorités luxembourgeoises restent pour l'heure "dans l’attente de la remise des personnes arrêtées par les autorités françaises et bulgares" et du "sort des saisies d’avoirs pratiquées à l’étranger". Pour l’instant, "il n’est pas possible de déterminer l’importance des sommes" qui pourront finalement être récupérées, précise le Parquet.
L’opération a permis de rassembler "des éléments et indices supplémentaires à la manifestation de la vérité" et de progresser dans une enquête "volumineuse de grande envergure". Les investigations, toujours conduites en étroite collaboration avec la Cellule de renseignement financier luxembourgeoise (CRF), "ne font que débuter et suivent leur cours".
Rappelons que les personnes arrêtées bénéficient de la présomption d’innocence.
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