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La Commission spéciale Caritas s'est réunie lundi après-midi. Elle a entendu les membres du "comité de suivi".
Ce comité de suivi avait été mis en place par les ministères qui disposaient de conventions avec Caritas après la découverte, en juillet 2024, du détournement de fonds qui a couté 61 millions d’euros à l’organisation active dans le domaine social. Les membres du comité, aujourd'hui dissous, ont donc été entendus lundi par la Commission spéciale Caritas. Il s'agit de fonctionnaires de plusieurs ministères (État, Famille, Finances, Éducation et Affaires étrangères), qui ont décrit leur mission aux députés ainsi: "assurer le maintien des activités que Caritas effectue au nom de l’État et dans la mesure du possible les emplois concernés et protéger l’argent public", comme indiqué sur le site de la Chambre. Le comité de suivi a donc eu un rôle technique d'"analyse des questions pratiques et juridiques du dossier". Il a aussi préparé les conventions avec la nouvelle entité HUT (Hëllef um Terrain) qui a repris une partie des activités de Caritas. Il ne faut toutefois pas le confondre avec le comité de crise, mis en place par le conseil d’administration de la Fondation Caritas
Quant à savoir si la reprise des activités de Caritas par HUT était la seule solution, les membres du comité ont indiqué qu'"en tant que fonctionnaires, nous ne pouvons répondre qu’aux questions techniques et non aux questions politiques", selon le site de la Chambre des députés. Les élus de l’opposition voulaient savoir comment la solution de la création d’une nouvelle entité, HUT en l'occurrence, avait été retenue et si d’autres pistes avaient été explorées. Les membres du comité de suivi ont indiqué que cette décision relevait du comité de crise. Le comité de suivi n'a pas été impliqué dans la prise de cette décision. Par ailleurs, un conseil juridique, pris auprès de deux avocats, avait "mis en garde" le comité de suivi "contre tout versement d’argent supplémentaire à Caritas", est-il indiqué sur le site internet de la Chambre.
Après avoir entendu les membres du comité de suivi lundi après-midi, l'opposition a eu l'impression que Caritas a été abandonnée dès le départ et qu'aucune solution alternative n’a été recherchée. La majorité a pour sa part souligné que les activités nationales et les emplois correspondants ont pu être repris par la nouvelle entité "Hut - Hellef um Terrain". La présidente du groupe parlementaire LSAP, Taina Bofferding, a notamment rappelé qu'au début Caritas voulait encore sauver les activités internationales et qu'elle avait appris par la presse qu'elles seraient abandonnées.
Il a également été question de l'option du transfert d’entreprise, qui avait été proposée par le LSAP et l'OGBL, entre autres, même si le comité de suivi a confirmé que cette option n'avait pas été suivie par lui. La députée DP Carole Hartmann a indiqué que l'Inspection du Travail et des Mines avait pointé le litige chez Caritas, sur lequel les tribunaux devront trancher. Quant à la députée CSV Stéphanie Weydert, qui préside la Commission spéciale, elle a indiqué qu'il y avait encore davantage de problèmes.
La députée verte Djuna Bernard n'est pas d'avis que l'Etat risquait de devoir assumer les lignes de crédit de Caritas si une autre voie avait été recherchée plutôt que d'attendre la nouvelle entité “Hut - Hellef um Terrain”. L'élu de déi Lénk, Marc Baum, a parlé d'un “petit aperçu de la gestion de crise au temps du néolibéralisme”. Il a aussi souligné que le comité de suivi du gouvernement n'avait eu de contact ni avec l’évêché, ni avec les banques, dont l'Etat est actionnaire.