
Il y a six mois, Caritas était victime d'un détournement de fonds de 61 millions d'euros, via plus de 120 virements vers l'Espagne. "Nous ne disposons pas de plus d'informations aujourd'hui sur les auteurs," a indiqué mardi sur RTL Nathalie Frisch, membre du conseil d'administration de la Fondation Caritas.
Le parquet enquête sur une probable fraude au président: dans des mails, les auteurs se sont fait passer pour le directeur général de Caritas auprès de la directrice financière et l'ont chargée d'effectuer les virements. Des crédits ont également été ouverts auprès de deux banques pour un montant de 33 millions d'euros.
On ignore aussi toujours comment cette dernière a pu tomber dans le piège. Nathalie Frisch affirme que de tels criminels savent très bien s'y prendre et que la victime croie alors effectuer une transaction correcte et légale. Tel serait encore l’état actuel des connaissances, selon Nathalie Frisch.
Faut-il imputer la responsabilité au conseil d'administration? Nathalie Frisch ne le pense pas. Le conseil pourrait être rendu responsable en cas d'erreurs dans la gestion, mais dans le cas de Caritas, "des procédures étaient en place". Selon elle, Caritas est la victime et les banques ont une part des responsabilités:
"Nous trouvons qu'il n'est pas normal que des lignes de crédit soient accordées par des banques sur la base d'aucune signature ou de la signature de personnes qui n'en avaient pas le pouvoir. Ce n'est pas de la gestion journalière, c'est un conseil d'administration, qui aurait dû décider et approuver cela, ce qui n'a pas été le cas, de sorte que nous avons déjà un gros problème avec le fait que cet argent ait été versé. Car si cette conformité a été établie sur base des réglementations qui existent dans cette banque, nous avons pu constater que les mouvements, qui ont été faits là, n'étaient absolument pas normaux pour les activités de Caritas ni par rapport à la destination ni par rapport aux montants."
La Fondation Caritas veut être entendue par la Commission parlementaire spéciale
Caritas et le cabinet de conseils PwC ont été invités par la Commission spéciale Caritas pour y répondre aux questions des députés. Mais à ce jour, rien ne s'est encore passé. Caritas a accusé la présidente de la Commission, Stéphanie Weydert, de conflit d'intérêts, car la députée est encore inscrite en tant qu'avocate dans un cabinet qui a pour client l'une des deux banques concernées. Interrogée sur ce point, Nathalie Frisch affirme que ce n'est "pas opportun" et que Caritas se rendra à la Commission dès que ce point aura été éclairci. Aucune date précise n'a donc encore été fixée.
La liquidation se poursuit
Caritas est actuellement en train de faire les décomptes et de vérifier où il reste de l'argent afin de rembourser le prêt de 5 millions d'euros à l'Etat. Il n'est cependant pas si simple de vendre les biens immobiliers qui sont la propriété de Caritas car ils sont liés à des dispositions testamentaires ou publiques. Six collaborateurs sont encore à la recherche d'un emploi.
Les bailleurs récupèreront leur argent à un moment donné
Après les déconvenues arrivées à Caritas, des personnes qui avaient mis leur appartement en location via Caritas, ne percevaient plus leur loyer. A la question de savoir si les paiements vont reprendre, Nathalie Frisch souligne: "Comme je l'ai déjà dit, nous tenterons de générer tous les paiements le plus vite possible, dès qu'il y aura des liquidités."