Mardi matin, la bourgmestre de Luxembourg-Ville, Lydie Polfer, était l'invitée de la rédaction de RTL, au lendemain de la réception de Nouvel An de la mairie.

Elle se réjouit de la présence policière accrue dans la capitale, notamment grâce à l'unité de police locale mise en place il y a six mois. Il s'agit d'agents qui circulent sur le terrain. "Cela signifie que la police est plus présente dans l'espace public et aussi plus visible. Cela a amené des améliorations, mais ce n'est pas suffisant", selon la députée-maire.
 
Ce qui manque, c'est souvent "un suivi". Lydie Polfer a cité la Procureure générale d'Etat Martine Solovieff, qui parle d'une "situation dramatique". Seul un tiers des affaires sont poursuivies et les deux tiers sont classées. "En 2023, sur 2.177 dossiers, 1.500 ont été immédiatement classés sans suite", déplore la bourgmestre de la capitale. "Dans les tribunaux, 33 emplois sont vacants."

Cette pénurie de personnel entraîne "un sentiment ressenti d'impunité, d'une part pour ceux qui ont commis ces actes mais aussi, bien sûr, pour la population qui voit cela." La justice ne peut plus traiter que "les gros dossiers prioritaires, par exemple concernant le monde de la finance". Cela peut se comprendre, mais quid "de toutes les autres choses, ce sont des choses que les gens voient quotidiennement et qui leur donnent vraiment un sentiment d'insécurité." Il faut absolument changer quelque-chose à cela, "un effort doit être fait", réclame Lydie Polfer.   
 
Pour en revenir au lancement d'une unité de police locale à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette, Lydie Polfer souligne l'importance d'une présence policière plus visible, "car cette présence a un caractère préventif. Nous l'avons vu maintenant, par exemple au marché de Noël. Nous avions installé sur la Place d'Armes des conteneurs seulement pour la police. Et je dois dire que je suis contente qu'il ne se soit rien passé. Il n'y a pas eu de gros problèmes."

La police locale est surtout présente dans la Ville-Haute et dans les quartiers Gare et Bonnevoie, principalement pour une raison de manque d'effectifs. La bourgmestre admet que "la criminalité s'est en partie déplacée à d'autres endroits, en particulier dans le tram et aux arrêts de tram." Mais la police est "réactive" et elle intervient là aussi. "Les policiers vont là où ils voient qu'il y a des problèmes," selon la députée-maire. Mais, souligne-t-elle, "avec plus d'effectifs, nous pourrions encore faire plus." C'est pourquoi elle "encourage le gouvernement à poursuivre sur cette voie" et à former plus de policiers, tout en reconnaissant que cela prend du temps et "ne se fait pas du jour au lendemain."
 
L'entrée en vigueur de l'interdiction de la mendicité dans la capitale remonte à un an. La situation s'est "vraiment beaucoup améliorée", selon Madame Polfer. A ce sujet, elle souligne qu'"il était clair dès le départ qu'il ne s'agissait pas des simples gens normaux qui demandent un petit quelque-chose et qui ont, eux, été laissés tranquilles". La cible de la mesure a toujours été la mendicité agressive.