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Le ministre du Logement, Claude Meisch, était l'invité de la rédaction RTL lundi matin. Il a évoqué la prolongation des aides fiscales et en a profité pour rappeler que la balle était désormais dans le camp des promoteurs.
L'année 2025 à peine entamée, c'était déjà l'heure des comptes pour le ministre du Logement, Claude Meisch. Invité dans l'émission radio, "Invité vun der Redaktioun", il a été interrogé au sujet des aides fiscales qui ont fini par être prolongées alors qu'il annonçait, trois semaines plus tôt dans l'émission "La Bulle Immo", qu'elles ne le seraient pas.
En bon politicien, il n'a pas indiqué de qui venait l'initiative. Il a néanmoins insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas de "cadeaux" mais bien de "mesures constructives" visant à relancer la construction de logements. Car il faut le savoir, si l'activité a redécollé sur le marché de l'existant, c'est loin d'être le cas sur la VEFA. En témoignent le nombre de ventes enregistrées en 2023 (814) et en 2024 (748 jusqu'au mois de décembre).
Ce contraste, le ministre l'attribue aux efforts qui ont été concédés sur les prix dans l'ancien mais pas dans le neuf. "L'Etat peut aider temporairement en proposant des mesures fiscales mais il faut des efforts du côté de l'offre. Les promoteurs doivent faire un effort sur leurs prix", a-t-il déclaré sans détour. Il a d'ailleurs assuré que ces aides ne seraient pas prolongées une seconde fois.
Après le 1er juillet, il faudra revenir à "une situation normale", a souligné Claude Meisch. Rappelons que les mesures fiscales dont on parle comme le Bëllegen Akt dopé ou encore l'amortissement accéléré à 6% doivent être révoquées cet été. La balle est donc véritablement dans le camp des promoteurs.
En attendant, l'Etat doit renforcer sa position sur le marché du logement a reconnu le ministre. En 2024, il a fait l'acquisition de 270 logements en VEFA qui devraient voir le jour dans les trois années à venir. "Cela nous permettra de proposer plus de logements abordables", a commenté M. Meisch. Un résultat qui le satisfait puisqu'il dépasse les chiffres du Fonds du Logement.
Et il ne compte pas s'arrêter là. Il espère pouvoir faire de même en 2025 et les années suivantes. "C'est mon ambition" a-t-il affirmé.
Pas le moment pour un plafonnement des loyers
Le ministre du Logement a également été interrogé au sujet du fameux plafonnement des loyers. Une question qui est d'autant plus pressante puisqu'ils ont littéralement explosé ces deux dernières années. Un vrai problème pour les locataires qui ne savent plus où donner de la tête.
Lundi matin, Claude Meisch a reconnu que le plafonnement qui est actuellement en vigueur n'était "plus d'actualité". Il a cependant insisté sur le fait que ce n'était pas le bon moment pour y toucher. "Il y a trop d'incertitudes sur le marché" a-t-il déclaré avant d'ajouter "et nous n'avons pas assez de données".
Il a rappelé que le Luxembourg ne disposait pas de véritable "indice des loyers". Un outil qui fait défaut à l'heure de déterminer ce qu'est "un loyer normal". L'Etat y travaille d'après lui et ce, par le biais d'un partenariat avec le Liser. En attendant des résultats, il priorise la création des logements.
"Il faut protéger les locataires mais sans investisseur, ceux-ci ne trouveront tout simplement plus de logements sur le marché", a-t-il souligné. Le ministre a également rappelé qu'un nouveau plafonnement pourrait signifier une augmentation du loyer des personnes qui vivent depuis longtemps dans leur logement.