Alors que les prix baissent sur le marché de l'immobilier, les loyers ne cessent, eux, d'augmenter. Une évolution inquiétante quand on sait que le nombre d'annonces de location est en baisse.

Une hausse de plus pour les loyers luxembourgeois. Alors que l'offre s'amenuise, les prix augmentent sur le marché de la location. L'Observatoire de l'habitat nous confirme que le nombre d'annonces a baissé de 11% pour les appartements et de 19% pour les maisons entre le premier et deuxième trimestre 2024.

Sur la même période, les loyers des appartements ont augmenté de 3,2% alors que ceux des maisons ont progressé de 4%. Sur douze mois, ces hausses sont estimées respectivement à 3,3% et 4,9% au Luxembourg. Des augmentations supérieures à celles des prix à la consommation, souligne l'Observatoire de l'habitat.

Une situation qui risque d'empirer si l'on considère que le marché du neuf, grand contributeur de logements locatifs, a enregistré des niveaux d'activité historiquement bas ces 18 derniers mois. Il y a donc fort à parier que les nouveaux logements mis en location dans les mois à venir ne suffiront pas à faire baisser la tension sur un marché déjà saturé.

Et c'est sans compter la récente réforme du bail à loyer qui "a jeté de l'huile sur le feu", d'après le président de l'Union des propriétaires, Georges Krieger. Partage des frais d'agence, nouvelle limite légale pour la garantie locative, encadrement de la colocation: des "mesurettes" qui vont compliquer la tâche aux propriétaires, si l'on en croit ses dires.

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Mais encore faudrait-il que ces nouvelles règles soient appliquées. En effet, le parti politique déi Lénk affirmait au début du mois que de nombreuses agences piétinaient tout bonnement la nouvelle loi. Certains iraient même jusqu'à tenter des "tours de passe-passe" en facturant, par exemple, des frais pour l'état des lieux.

Rien de surprenant pour l'économiste et auteur Michel-Edouard Ruben qui soulignait au début du mois dans l'émission RTL "La Bulle Immo" que les règles étaient rarement respectées sur le marché de la location luxembourgeois. Il faisait référence au plafond légal du loyer et à la fameuse règle du capital investi.

Un cocktail explosif qui promet au mieux des tensions entre locataires et propriétaires et au pire de nouvelles hausses significatives des loyers au Grand-Duché.