Le petit commerce local connaît de plus en plus de difficultés. En plus de l'inflation, il est confronté à une forte concurrence de la part des grands centres commerciaux et du commerce en ligne. La patronne d'une boulangerie à Clervaux témoigne.

Mais il y a aussi souvent le manque de main d'oeuvre qualifiée. Ainsi à Clervaux, la boulangerie "Beim Luss" fonctionne en fait très bien. Il n’y a aucune raison de se plaindre, estime sa patronne Anne Allard:
 
"Nous sommes en été. C'est la haute saison. Nous avons des touristes étrangers. Des touristes locaux aussi. Donc ces quatre à cinq dernières semaines, nous ne pouvons pas nous plaindre. Ça marche très bien."

Cela pourrait encore aller mieux, mais un manque aigu de personnel freine les affaires:

“Je recherche un boulanger depuis des mois. Et impossible de trouver quelqu'un, ce qui fait que je dois fermer deux jours. Je perds bien sûr alors aussi mes clients ou ils viennent moins. Et pour mes collaborateurs, c'est évidemment aussi plus stressant, ils doivent travailler davantage.”

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Anne Allard est à la recherche d'une main-d'œuvre qualifiée depuis des mois. Elle a fait de la publicité à la radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux et même à l'étranger, sans succès. Il n’y a pas eu un grand retour. A quoi cela est-il dû? 
 
“Le métier de boulanger est un métier dur. Vous travaillez la nuit. Et je pense que la génération d'aujourd'hui n'a plus envie de travailler comme ça, la nuit. Ils veulent davantage des horaires classiques. Et cela rend les choses difficiles, selon moi. En plus nous, ici dans le nord, c'est différent de la capitale où nous sommes plus proches de la France. Il est plus facile pour les Français d'y arriver que de monter à Clervaux.”

En plus, il y a également une autre concurrence, explique le président de l'association des commerçants locaux, Yves Brever:
 
“Les communes et l'Etat nous prennent aussi beaucoup de personnel. C'est difficile de garder quelqu'un. Aussi avec ces salaires. Ce n'est simplement pas possible pour une entreprise privée de payer cela.”

Globalement, il n'est pas simple actuellement d'ouvrir son propre commerce:
 
“Il n'est certainement pas facile d'être indépendant. Je peux donc vraiment dire qu'il y a des gens qui aiment être dans leur magasin six jours par semaine. Vous devez être d'accord avec cela. C'est un défi. Mais je pense que c'est toujours une bonne chose d'être son propre patron.”

RTL

Le président de l'association des commerçants de Clervaux, Yves Brever. / © Annick Goerens