Le salaire minimum va connaître une évolution très intéressante au Luxembourg, avec une hausse prévue en fin d'année, au prochain index, et une exonération d'impôt. On fait le point.

D'ici la fin de l'année, le salaire minimum luxembourgeois va faire un bond en avant grâce à l'index. Celui-ci, prévu au 4e trimestre, permettra de rehausser le SSM non-qualifié à 2.635,21€ brut par mois (contre 2 570,93 € actuellement). Et pour le SSM qualifié, plus avantageux, la hausse le tirera à une hauteur inégalée : 3.162,23€ brut par mois.

Si le Luxembourg offre toujours le salaire minimum le plus intéressant en Europe, le gouvernement de Luc Frieden a surtout prévu un geste important du côté des impôts.

En effet, parmi les baisses d'impôt dévoilées ce mercredi, le gouvernement compte exonérer d'impôt les particuliers placés en classe 1 des impôts. Un changement qui sera effectué grâce à une adaptation du CISSM : le crédit d'impôt salaire social minimum. Un dispositif appliqué automatiquement sur votre fiche de paie, à condition d'y avoir droit. Celui-ci avait été créé... par le gouvernement précédent, celui de Xavier Bettel, après son élection en 2018. À l'époque, son but était de rehausser de 100€ net par mois le salaire des travailleurs les moins bien rémunérés.

Résultat : à partir de janvier 2025, les travailleurs payés au salaire minimum non-qualifié au Luxembourg ne paieront plus d'impôt. Soit environ 38.000 personnes, payées au voisinage de ce salaire d'après le calcul réalisé par l'IGSS en mars 2022, qui avait estimé que 8,7% des salariés du pays étaient placés tout en bas de l'échelle.

RTL

© Ministère des Finances

Cet effort de l'État pour protéger le pouvoir d'achat des plus faibles est d'autant plus important que, même s'il est plus élevé que dans le reste de l'Europe, le salaire minimum ne garantit pas "un niveau de vie décent", estime la Chambre des salariés.

En plus d'être généralisé dans plusieurs secteurs de travail, comme l'horeca, l'agriculture et le commerce, ou dans certaines franges de la population, le salaire minimum est parfois difficile à mettre derrière soi. Une étude de la Chambre avait justement démontré que sur quatre travailleurs, un était encore payé au salaire minimum après dix ans d'effort.

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