
La Chambre des salariés continue son combat sur le thème du salaire minimum. Car le revenu de base, qu’elle juge insuffisant pour garantir “un niveau de vie décent”, cache des inégalités au sein de la société. Et des milliers de travailleurs sont concernés.
En mars 2022, l’Inspection générale de la sécurité sociale dénombrait environ 66.000 salariés payés au voisinage du salaire social minimum.
Tout en représentant un salarié sur cinq dans le pays (21,2%), les Luxembourgeois sont, proportionnellement, moins nombreux à être payés au salaire minimum. À l’inverse, les frontaliers représentaient, à l’époque, près d’un salarié sur deux (47,6%). Proportionnellement parlant, ils étaient:
Résultat: quand 13% des résidents luxembourgeois sont payés au salaire minimum, 14,8% des frontaliers sont au “smic”. Et même 17,1% des résidents de nationalité étrangère.
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En termes de nationalités justement, certains sont plus mal lotis que d’autres. En analysant les données de la Sécurité sociale, la Chambre des salariés constate que “la situation est loin d’être homogène”.
Imaginez: si l’on réduisait à 100 personnes le nombre de salariés du pays, il y aurait (environ) 24 Luxembourgeois, 10 Belges, 10 Allemands, 26 Français, 12 Portugais et 15 travailleurs d’une nationalité.
Logiquement, avec une société équilibrée, ces nombres devraient se retrouver si l’on zoomait sur les salariés payés au salaire social minimum... Ce qui n’est pas le cas !

Par nationalité, les Portugais sont les moins bien payés au Luxembourg: 1 Portugais sur 5 est payé au salaire minimum. Contre 14,3% des Français (frontaliers et résidents confondus). Chez les Luxembourgeois, ce taux descend à 13%.
Au jeu des inégalités, les Portugaises sont les grandes perdantes. Une Portugaise sur quatre qui travaille au Luxembourg est payée au salaire social minimum. Les Françaises (18,5%) et les Belges (16,5%) sont également désavantagées. Seules les Luxembourgeoises échappent à la règle: elles sont les seules à être mieux payées que leurs concitoyens.