Une grande entreprise de construction luxembourgeoise serait en difficulté. Les négociations en vue d’une nouvelle convention collective dans le secteur sont compliquées.

L’avenir semble incertain pour l‘entreprise Manuel Cardoso Constructions et ses 220 salariés. Selon Contacto, le journal en langue portugaise du Wort, la société connaîtrait des difficultés financières et serait proche de la faillite. Un avis de vente forcée aurait été aperçu sur la porte de l'entreprise jeudi matin, mais les responsables de la société l'auraient retiré avant que les ouvriers n'aient pu le lire entièrement, selon le journal.

-> Crise "historique" dans la construction: "4.600 emplois risquent d'être touchés" 

Contacto écrit encore que dans le secteur de la construction, un certain nombre d’entreprises ne pourraient plus payer leurs salariés. La Fédération des entreprises de Construction et de Génie civil aurait proposé des mesures d’aide supplémentaires dans un courrier adressé au gouvernement. Celles annoncées par le gouvernement le mois dernier, ne suffiraient pas.

Pas de bonne base de négociations

La crise dans le bâtiment ne donne pas aux syndicats de bonne base de négociations pour une nouvelle convention collective. Selon les milieux syndicaux, les négociations seraient très difficiles: les patrons ne voudraient rien céder. Malgré tout, Jean-Luc de Matteis, secrétaire du département "bâtiment" de l’OGBL, a revendiqué sur Twitter une amélioration des conditions de travail et des salaires pour les 20.000 salariés du secteur.

Il réagissait à l’enquête de l'Autorité de la concurrence sur le marché de l'immobilier résidentiel. Il en ressort qu'entre 2010 et 2020, les marges des promoteurs ont augmenté d’environ 800%. L'Autorité de la concurrence a également exprimé le soupçon que les entreprises de construction s'entendraient pour maintenir les salaires délibérément bas, ce qui aurait pour conséquence de ralentir la construction et de faire grimper les prix de l'immobilier.

L'OGBL réclame une convention collective sérieuse avec les employeurs du secteur de la construction, car les salariés ont contribué à ces profits énormes. Les syndicats étaient en meilleure position pour négocier jusqu’à récemment. Avant que les taux d’intérêt commencent à augmenter il y a un an et que le secteur s’enfonce dans la crise, il y avait plutôt un manque de main d’œuvre.