La crise qui affecte le secteur de la construction menace 4.600 emplois et aura des "conséquences néfastes" sur l'économie, alertent vendredi la Chambre des Métiers et la Fédération des artisans. Ils réclament un plan de maintien dans l’emploi et lancent un appel "pressant" au gouvernement.

Les mesures anti-crise gouvernementales pour la construction ne suffisent et l'augmentation des taux d’intérêts au Luxembourg a "un impact extrêmement négatif sur les investissements privés dans le logement", soulignent la Chambre des Métiers et la Fédération des artisans ce vendredi.

Certaines entreprise pourraient ne pas tenir le coup et n'avaient déjà plus assez de travail avaient expliqués en mars deux entrepreneurs à RTL Infos, en s'accordant à dire que le marché du logement était déjà  "en chute libre". Deux mois et demi plus tard et alors que le congé collectif se profile, Chambre des métiers et la Fédération des artisans confirment que "confirment que le secteur se voit confronté à une crise historique qui risque d’engendrer des conséquences néfastes" sur le tissu économique luxembourgeois et le marché de l'emploi.

Cette crise "historique" est chiffrable en nombre de logements. Selon elles, 1.500 logement n'ont pu être construits vu que sur un an, les ventes d’appartements neufs ont baissé de 72% au premier trimestre 2023 et le volume bâti autorisé a chuté de 33%.

Concrètement l'emploi dans le secteur de la construction est déjà impacté. Pour l'heure cette réduction d’effectifs "concerne avant tout les intérimaires". Mais à terme, avertissent les deux acteurs de premier plan, "4.600 emplois risquent d’être touchés".

Actionner "tous les leviers"

Raison pour laquelle, ils réclament en ce début juillet, un plan sectoriel de maintien dans l’emploi "au cas où la situation se dégraderait encore davantage après les congés collectifs". Les syndicats ont déjà été contactés. Rappelons que le secteur, avec ses 4.000 entreprises et près de 60.000 salariés pèse tout de même 6 % du PIB.

Mais les organisations artisanales lancent surtout un "appel pressant" au gouvernement pour qu'il actionne"tous les leviers à sa disposition pour encourager les investissements dans la pierre".

Ces leviers, suggèrent-elles, pourraient être une mise sur le marché accélérée de projets d’investissements de la part de l'État et des communes, qui pourraient pousser à la roue pour de la rénovation énergétique du parc immobilier public. le message est clair: pour soutenir le secteur "construction", État et communes devraient "réaliser leurs projets programmés pour les années à venir, dès maintenant".

Autre levier, "décider au plus vite un nouveau paquet de mesures temporaires" comme l’abolition des frais d’enregistrement sur la quote-part de la construction déjà réalisée, reconsidérer la baisse de l’amortissement accéléré ou rehausser le plafond actuel de la TVA de 50.000 euros à 100.000 euros pour tous les investisseurs ou réintroduire la TVA super-réduite pour la construction de logements locatifs.

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