
© NICOLAS GUYONNET - Hans Lucas via AFP
Le chiffre d'affaires des promoteurs immobiliers au Luxembourg a été multiplié par 2,7 en dix ans. Dans son nouveau rapport, l'autorité de la concurrence dresse un tableau négatif du secteur immobilier dans de nombreux domaines.
Entre 2010 et 2020, le chiffre d'affaires des promoteurs immobiliers a été multiplié par 2,7. Leur excédent brut d'exploitation, qui correspond à la ressource d’exploitation dégagée par l’entreprise au cours d’un exercice comptable, a été presque multiplié par huit! Et cela sans que le nombre de logements construits ou celui des entreprises dans le secteur n'augmentent.
Ces chiffres sont révélés par l'Autorité de la concurrence dans une enquête sectorielle sur le marché de l'immobilier résidentiel, publiée ce mercredi.
L'Autorité de la concurrence dresse un bilan négatif du secteur immobilier dans de nombreux domaines et adresse un rappel à l'ordre à un certain nombre d'acteurs.
Elle n'exclut pas que le manque de main-d'œuvre dans le secteur de la construction puisse être attribué au fait que les employeurs du secteur s'entendraient pour maintenir les salaires des travailleurs à un niveau bas. Cela freinerait la construction et ferait grimper les prix. Mais dans le secteur, la spéculation ferait aussi augmenter les prix.
Appel d'offres et surenchère
Par ailleurs, l'autorité indique que les promoteurs devraient faire attention aux règles de la concurrence, notamment lors des appels d'offres et quand ils coopèrent ou échangent des informations. Cela aurait effectivement un impact négatif sur les prix.
Quant aux agences immobilières, l'Autorité de la concurrence a constaté qu'elles feraient de la surenchère (l'Autorité parle même de "course à l'enchère"). Elle recommande que la profession d'agent immobilier soit réglementée et revalorisée.
L'Autorité de la concurrence a aussi constaté qu'en général, les agences demandent une commission de 3%. Afin de garantir la liberté des prix, elle préconise l'abolition du règlement de 1972 qui prévoit un maximum de 3 %.
Le monopole des banques pour fournir des "garanties d'achèvement" ne serait pas conforme à la Constitution et entraverait l'activité des compagnies d'assurances. L'Autorité de la concurrence recommande donc l'abolition de ce monopole.
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