
Le rapport de la Cour des Comptes a été présenté début 2025 à la Commission de l’Exécution budgétaire et à présent, les députés cherchent des réponses à leurs questions auprès des responsables. Lundi, des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur et du Luxembourg Institute of Health (LIH) se sont expliqués devant la Commission et plus spécifiquement sur la première phase du Large Scale Testing.
C’est surtout l’usage qui a été fait de l’argent public, qui a été contrôlé. C’est finalement près de 134 millions d’euros, sans TVA, qu’ont coûtés à l’Etat les trois phases du Large Scale Testing. Lundi, il a donc été question de la phase 1, pour laquelle le ministère de l’Enseignement supérieur avait chargé le LIH de gérer les tests à grande échelle. Un certain nombre d’abus ont été constatés, à commencer par le fait que les Laboratoires Réunis avaient obtenu la commande pour réaliser les tests COVID, mais qu’aucun appel d’offres formel n’avait été lancé par l’État. En période d’urgence, c’est autorisé, mais cela nécessite une justification écrite, et il n’y en a pas eu. La situation aurait pu être abordée différemment, explique Stéphanie Weydert, députée CSV et co-rapportrice du dossier:
“Nous avons reçu aujourd’hui des explications supplémentaires sur les raisons pour lesquelles les Laboratoire Réunis étaient finalement bien équipés pour réaliser tout cela. Oui, je pense qu’il y avait une énorme complexité derrière tout ça, et l’on peut comprendre la réponse, et pourtant, je me dis encore, on aurait pu s’asseoir à une table et discuter avec eux, même si c’était plus pour la forme: ‘Que pouvez-vous faire, ou donner un coup de main?’”
Entre autres choses, le LIH a facturé après coup au ministère de l’Enseignement supérieur une majoration de 25% pour des frais supplémentaires, ce qui n’était pas prévu dans le contrat avec le ministère. Ce sont environ 300.000 euros, qui n’avaient pas été inclus dans les calculs, et qui ont dû être payés après coup. Franz Fayot, député LSAP et président de la Commission de l’Exécution budgétaire, dit à ce propos:
“Il a été expliqué que ce n’est effectivement pas idéal et qu’il aurait été préférable de le prévoir dès le début, mais qu’il n’est pas rare que des projets de recherche se voient ajouter une majoration ex post, et c’est également autorisé dans les projets de recherche européens dans le cadre d’Horizon 2020, le programme actuel.”
Quid de la suite? Sam Tanson, élue verte et co-rapportrice avec Stéphanie Weydert, explique qu’il sera important d’avoir à l’avenir des procédures plus claires en situations de crise:
“Notre objectif est de pouvoir discuter ce rapport en commission à l’automne, et ensuite d’en débattre en séance plénière. En fait, nous étions dans une situation de crise extrême et la question est comment procéder du mieux possible avec l’argent public en situation de crise.”
Les deux autre phases du Large Scale Testing seront analysées lors de prochaines séances et ensuite le ministère de la Santé sera entendu par la Commission de l’Exécution budgétaire.