
Au cours des 10 dernières années, “le taux de risque de pauvreté parmi les retraités a plus que doublé, si bien qu’un retraité sur dix est désormais concerné”, souligne la Chambre des Salariés, dans son dernier EcoNews. Elle revendique par conséquent une nouvelle fois une augmentation de la pension minimale au Luxembourg, dans le contexte du débat sur les retraites.
Il ne s’agirait “ni d’un luxe, ni d’une mesure politique symbolique”, mais d’une “évidence sociale”. Et la Chambre des Salariés n’est pas seule à revendiquer cette hausse, selon Sylvain Hoffmann: “Même les représentants patronaux ont dit que les pensions peu élevées doivent augmenter. Les organisations de jeunesse l’ont toutes dit. Pratiquement tous les partis politique l’ont toujours dit lors de ces discussions. Parce que l’on constate effectivement aussi que le taux de risque de pauvreté a fortement augmenté surtout chez les retraités au Luxembourg. Il a plus que doublé au cours des dix dernières années”.
Ce sont surtout les retraités qui ont auparavant travaillé dans plusieurs pays et les femmes, qui profiteraient de cette hausse. Les femmes représentent aujourd’hui 80 % des bénéficiaires d’une pension minimale. Une revalorisation de cette dernière serait favorable à la réduction du “gender pension gap” , l’écart de pension lié au genre. Et l’impact sur le budget de l’État serait relativement limité, selon Sylvain Hoffmann. Une augmentation de 10% coûterait 30 millions d’euros.
“C’est très peu si l’on considère que, par exemple, les dépenses globales de la Caisse nationale d’assurance pension pour les retraites s’élèvent à environ 6,5 milliards d’euros par an. Il s’agirait donc d’une hausse minimale de ces dépenses.”
Jusqu’à présent, le gouvernement a exclu une hausse de la retraite minimale. Il souhaite lutter contre la pauvreté avec d’autres moyens. Pour la Chambres des Salariés, c’est “relativement décevant”.