
Quitter la maison des parents, mission impossible pour les jeunes ? Au Luxembourg en tout cas, rares sont ceux qui quittent la maison familiale à 18 ans. Dans notre précedent article, nous révélions que l’âge moyen du départ était plutôt de... 27 ans.
Évidemment, tous ces jeunes adultes qui restent chez “papa-maman” ne le font pas par confort ou paresse. Comme nous l’ont écrit des lecteurs, beaucoup de jeunes n’ont tout simplement pas le choix !
La faute, évidemment, au coupable numéro 1 : le logement et ses prix délirants au Luxembourg. Mais aussi aux études de plus en plus longues, au coût de la vie en général, ou encore à la vie de couple qui débute de plus en plus tard...
Mais si certains le vivent mal, d’autres nous racontent que cette étape peut être un mal nécessaire (pour mettre de l’argent de côté par exemple), voire un plaisir pour certains parents, heureux de pouvoir garder leurs enfants plus longtemps à la maison. Voici vos témoignages.

“Bibi” nous écrit: “Logement inabordable !!!! Mes deux enfants qui ont quitté la maison ont dû aller vivre en Allemagne. Ils sont pourtant tous les deux universitaires.”
“C’est normal, la vie est trop chère et les études durent plus longtemps. Les loyers au Luxembourg sont hors de prix, les propriétaires acceptent difficilement des colocataires….même en travaillant à 2, les fins de mois sont difficiles” confirme “XY”.
“Avec une augmentation pareille des prix des logements, ce n’est pas étonnant. Nous, quand nous nous sommes mariés (1978) nous avons encore vécu 3 ans chez les parents, pour épargner, et ensuite on a su déménager dans notre maison ( une nouvelle construction)” nous écrit “Ca”.
“Andrée” estime pour sa part que les jeunes sont trop exigeants : “Les espérances sont trop hautes au niveau habitation et confort. Plus personne ne sait encore commencer petit, bricoler et arranger un logement peu à peu”.
“Chanti” raconte : “Notre fille est partie tôt à l’âge de 19ans de chez nous. Mais elle habitait chez les parents de son amie. Jusqu’à ce qu’elles aient les moyens de s’acheter un bien immobilier. Notre fils est parti à l’âge de 26 ans après avoir acheté ensemble avec son amie un bien immobilier. Avec notre aide ils ont pu acquérir leur bien immobilier, pour éviter de payer un loyer exorbitant. Car les loyers dépassaient le montant du remboursement du crédit immobilier. (Ils ont encore reçu un très bon taux fixe sur 30ans). Aujourd’hui les loyers ont encore augmenté ainsi que les taux sur les prêts immobiliers. En payant un loyer, personne ne peut plus économiser pour un capital de départ nécessaire pour acquérir un bien immobilier. Donc il est tout à fait normal que les enfants restent plus longtemps à la maison pour faire des économies.”
“Électeur” nous a aussi partagé son coup de gueule : “Le logement n’est plus accessible au Luxembourg pour les nouvelles générations. Les prix au m2 sont démentiels et les loyers également. Il ne devrait plus être permis aux sociétés de construction de prendre plus de 40% de marge sur les constructions. Les loyers pour les gros propriétaires (plus de deux logements) doivent être plus imposés afin d’éviter la spéculation exercée par les sociétés étrangères sur l’immobilier résidentiel luxembourgeois. C’est la seule chose importante à faire par nos dirigeants politiques.”

“Nnn” écrit : “Si les conditions de logement le permettent, pourquoi pas ? Pour les parents, ce n’est pas très gai non plus de rester à deux dans un logement spacieux.”
Gawazor est catégorique : “Les pousser dehors c’est s’affranchir de la responsabilité de parent. Dans d’autres cultures, les différentes générations cohabitent longtemps et ça se passe très bien car les jeunes sont encadrés avec des valeurs transmises longtemps. Ce n’est plus le cas dans les pays occidentaux où on voit une perte constante des valeurs en général”
“Cela ne me choque pas, ils font des études et une fois les études terminées parfois cela prend du temps de trouver un emploi. Ensuite les problèmes du logement, loyer très chers, impossible d’acheter à moins qu’ils héritent... Le temps qu’ils restent chez leur parents cela leur permettra de mettre un peu d’argent de côté” écrit “Papo”.
Martin pense de même : “Il vaut mieux rester chez les parents que de ne pas pouvoir payer le loyer ainsi que les autres charges.” Tout comme “L” qui écrit : “Ils peuvent ainsi faire des économies pour ensuite acheter un bien. C’est plus intelligent que de perdre son argent dans une location qui coûte trop chère.”
Tete : “Pour ceux qui le peuvent (dans un cocon familial affectif serein et d’espace adéquat) rester aussi longtemps que possible à la maison est rassurant, vu l’hostilité croissante du monde de l’éducation et du monde du travail, face à une jeunesse fragile cherchant sa place comme de tous temps dans la société.”
Eden : “J’ai encore un garçon à la maison qui va bientôt avoir 33 ans, mais avec le prix immobilier aujourd’hui il est quasiment impossible pour un jeune de bien prendre son indépendance.”
Carine : “La vie se complique. La famille doit être une valeur sûre et un refuge. Soyons solidaires pour faire face à l’adversité!”

“CV” vit mal la présence d’un beau-fils à la maison: “Quid de l’enfer des familles “recomposées” en fait plutôt décomposées. Encore combien d’années à devoir supporter ce gros débile de fils d’un premier mariage de ma femme dont le père biologique ne s’est jamais occupé?”
“Céline”, elle, a une pensée pour ces jeunes qui ne peuvent pas profiter pleinement de leur vie d’adulte : “Je les plains. Avoir une vie amoureuse et sexuelle est compliqué.”
Comme le dit simplement “StefR”, la situation peut être “difficile pour les deux, parents et enfants. Cela engendre des tensions”.
“Ils subissent clairement le coût élevé d’un départ, que ce soit pour louer ou acheter, mais il faut dire que c’est bien pratique de rester nourri, logé, blanchi en totale gratuité” critique Nnn.
“Ana Paula” compatie : “C’est injuste c’est vraiment un vrai problème de notre société. Chaque personne devrait avoir le droit de vivre comme elle veut sans être obligé de rester dans une prison”.
“Ainat”, de son côté, écrit que “Les jeunes ne peuvent financièrement plus se permettre de s’installer seuls. Loyers beaucoup trop cher, frais de téléphonie trop élevés en comparaison avec les autres pays, salaires trop bas, trop de taxes, essence, électricité et eau, trop de taxes et prix très élevés. Au Luxembourg les couples singles avec enfants ont beaucoup, beaucoup de mal à s’en sortir avec un seul salaire. D’ailleurs encore plus difficile si les jeunes font des études universitaires car on enlève les allocations familiales et la bourse ne suffit plus. Et la, ce sont les grands-parents qui sont obligés d’aider financièrement, comme ils peuvent et s’il peuvent.”
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