
L’accord de coalition du gouvernement CSV-DP stipule que d’ici 2030, chaque enfant devra avoir une place dans une structure d’accueil.
Et pourtant il arrive fréquemment que des enfants ne soient pas acceptés dans des maisons relais. C’est arrivé aussi à une famille de Clemency. Le refus de la maison relais a été notifié il y a environ une semaine. Les deux parents travaillent à temps plein et cherchent maintenant en urgence une autre solution pour leur enfant de cinq ans, explique le père:
“C’est ainsi, nous n’avons pour l’instant absolument aucune autre alternative pour accueillir notre enfant pendant la pause de midi, les lundis, mercredis et vendredis, car il n’y a pas de foyer de jour, il n’y a rien dans le coin. C’est aussi un fait qu’à Clemency, les mardis et jeudis, l’école se termine déjà à 11h25. Cela signifie que vous amenez votre enfant à l’école à 8 heures du matin et que l’école est déjà terminée à 11h25. C’est impossible pour les parents qui travaillent à temps plein.”
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Il n’y a aucune flexibilité de la part de la commune ou de la maison relais, critique le père de famille de Clemency:
“Nous avons également appris que plusieurs parents avaient obtenu un accord pour la maison relais, alors que l’un d’eux ne travaillait qu’à temps partiel, ce qui signifie qu’il n’avait pas de tâche à 100%. La question qui se pose alors est s’il existe des critères de la commune.”
Il y a des critères, quatre critères prioritaires pour être précis, comme l’a indiqué la mairie de Käerjeng à RTL. C’est le moyen de veiller à ce que les personnes qui en ont le plus besoin, bénéficient en priorité d’une place à la maison relais. Mais les maisons relais ne peuvent pas accepter plus d’enfants qu’il n’y a de places, souligne le bourgmestre de Käerjeng, Michel Wolter, dans sa réponse écrite à RTL.
Cependant, de nombreux changements peuvent encore survenir au niveau des inscriptions d’ici le 15 septembre, et des places peuvent encore se libérer. Une nouvelle maison relais a récemment ouvert ses portes à Käerjeng, pour 200 enfants maximum. Une extension de la maison relais de Clemency est en cours d’aménagement, et devrait être achevée pour la rentrée 2026, selon le bourgmestre. En attendant, l’ancienne infirmerie de l’école est réaménagée. Ce qui permettra d’accueillir 20 enfants de plus dès la rentrée, mais l’agrément du ministère concerné est encore attendu.
Clemency est un exemple parmi d’autres. A Schifflange, Mersch, Junglinster, il y a aussi actuellement de longues listes d’attente pour une place en maison relais. Selon Gilles Dahmen du ministère de l’Education, on ne peut cependant pas parler d’un manque de places généralisé dans toutes les maisons relais du pays.
“Au niveau national, la situation est telle qu’en fait, l’offre dépasse la demande, mais il y a bien sûr aussi des endroits au niveau local ou régional, où la demande reste supérieure à l’offre, et là, c’est évidemment à nous de veiller avec les communes à proposer les mécanismes de financement pour qu’elles puissent rapidement aménager plus de places, afin que les parents et surtout les enfants puissent en bénéficier.”
Un effort collectif est demandé de la part de l’Etat et des communes ainsi que des organismes conventionnés et commerciaux. Il y a un échange permanent en la matière depuis des années. Le ministère travaille actuellement à une réforme du chèque service.
Cette réforme sera présentée à l’automne, précise le ministère de l’Education.