Accueil des enfantsIl manque plus de 4.000 places en maisons relais au Luxembourg

Maxime Gillen
Et ce chiffre n’est même pas encore complet. Les communes ne sont pas obligées d'assurer une telle prise en charge en dehors des heures de cours.

La demande d’une prise en charge des enfants en-dehors des heures de cours ne cesse pourtant d’augmenter.

Personne ne peut chiffrer précisément le manque de places. Le ministère compétent ne dispose pas de ces données actuellement.

Au début de l’année, le ministère de l’Education a envoyé un questionnaire à toutes les structures du pays qui accueillent des enfants de l’enseignement précoce ou de l’enseignement primaire, afin de leur demander la longueur de leur liste d’attente. Sur les quelque 360 structures contactées, un tiers n’ont pas répondu. Dans les deux autres tiers des structures, il existe des listes d’attente pour près de 5.400 places, selon les données provisoires du ministère.

Des données difficilement comparables

Il ne s’agit toutefois pas de chiffres définitifs et surtout, chaque gestionnaire compile ces chiffres selon ses propres critères. Certaines communes, par exemple, comptabilisent chaque demande qu’elles reçoivent, que les enfants concernés soient éligibles ou non à une place. Chez d’autres gestionnaires, seuls les enfants qui, selon leurs règles, ont effectivement droit à une place sont inclus dans les statistiques. À Luxembourg-ville et à Esch-sur-Alzette, on dénombre chaque fois environ 200 enfants éligibles à une place en structure d’accueil, mais qui n’en obtiennent pas.

Il existe également une différence selon que les parents peuvent ou non inscrire leurs enfants pendant toute l’année. Cependant une chose est sûre: il est difficile pour de nombreux gestionnaires, dont bien souvent des communes, de répondre à la demande. Les problèmes majeurs sont de trouver ou de créer les infrastructures nécessaires et d’embaucher le personnel indispensable.

Enseignement formel et non formel sous un même toit

Quand de nouveaux bâtiments sont construits, de nombreuses communes visent à rapprocher l’enseignement scolaire formel de l’enseignement non formel après l’école, de sorte que les salles de classe et les maison relais se trouvent dans un bâtiment unique ou sur le même campus. C’est non seulement plus simple pour les enfants, selon l’échevin compétent de la capitale, Paul Galles, mais cela améliore également la coopération entre les membres du personnel.

Mais il y a là un problème, affirme Meris Sehovic, échevin en charge des affaires scolaires à Esch-sur-Alzette. Actuellement, les normes à respecter lors de la construction d’une école et d’une maison relais ne sont pas les mêmes. “L’État prescrit, par exemple, que dans une école, il peut y avoir 15 marches par escalier; dans une maison relais, c’est 16. Cela signifie que nous avons actuellement des règles incohérentes, qui rendent la construction de bâtiments intégrés, où une maison relais se trouve dans un bâtiment scolaire, plus compliquée et plus coûteuse.“ L’échevin d’Esch espère que le gouvernement harmonisera ces normes au plus vite.

Rénover de vieux bâtiments pour mettre fin à la pénurie

La réalité est que dans de nombreux endroits, les responsables sont heureux de disposer de suffisamment de bâtiments pour offrir une place à tous les enfants. Pour ce faire, des bâtiments anciens sont souvent transformés, comme l’ancienne école primaire de Neudorf, qui ouvrira ses portes cet été comme foyer de jour pour 140 enfants. A Esch aussi, toutes les options sont utilisées, explique l’échevin Meris Sehovic. “Nous avons décidé de garder des locaux appartenant à la mairie et qui étaient en fait destinés à la vente, et d’y aménager une nouvelle maison relais avec 80 chaises supplémentaires.“ L’objectif est qu’en septembre 2025, il n’y ait plus de listes d’attente à Esch pour les enfants vivant chez un parent isolé ou dont les deux parents travaillent.

Aussi bien à Luxembourg-ville qu’à Esch-sur-Alzette, les responsables politiques ambitionnent de pouvoir un jour offrir à chaque enfant une place dans une maison relais ou un foyer, que les parents travaillent ou non. C’est pourquoi il existe deux listes à Esch. La première est une véritable liste d’attente avec les enfants éligibles à une place. “A côté de cela, nous tenons une deuxième liste où nous gardons un aperçu de toutes les demandes que nous recevons. Même de la part de parents qui ne répondent pas aux critères“, selon Meris Sehovic. “Nous espérons qu’à un moment donné, nous aurons également suffisamment de capacité pour accueillir aussi des enfants dont les parents ne remplissent pas tous les critères, car par exemple un seul parent travaille et l’autre parent ne travaille pas“, souligne l’échevin d’Esch.

Pour y parvenir, il faut construire les infrastructures nécessaires. Au cours de la prochaine année scolaire, trois nouvelles maison relais avec plus de 400 places seront aménagées à Esch. Sept foyers supplémentaires seront également ouverts dans la capitale dans les mois à venir.

Pénurie aiguë de personnel

Outre les infrastructures, la pénurie de personnel dans le secteur reste un grand défi pour les gestionnaires. C’est pourquoi Luxembourg-ville et Esch ont décidé de rendre les conditions de travail plus attractives. Mais les deux échevins concernés s’accordent sur le fait qu’il faudra à l’avenir encore plus d’éducatrices et d’éducateurs pour l’enseignement non-formel.

Les prévisions doivent aider à être prêt

Pour savoir précisément combien d’enfants fréquenteront à l’avenir les écoles et les maisons relais, les deux communes font des prévisions. A Esch-sur-Alzette, cela se fait en interne avec les services concernés sur la base “du PAG et des PAP déjà en cours”. Selon Meris Sehovic, on peut estimer approximativement combien de personnes vont déménager à Esch et quels besoins en résulteront dans quels quartiers. À Luxembourg-ville, il existe en plus une offre d’écoles privées relativement importante, qui sont fréquentées par un peu moins de la moitié de l’ensemble des enfants de la capitale. Afin de réaliser ses projections, la Ville de Luxembourg travaille en collaboration avec une société externe.

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