
L’épisode douloureux du projet de réforme de l’indemnisation chômage des frontaliers en fin d’année 2024, finalement abandonné, aura eu le mérite de fédérer plusieurs représentants de cette catégorie particulière de travailleurs.
À l’automne 2024, l’Amicale des Frontaliers, l’Association d’Aide aux Frontaliers, l’Association des Frontaliers Au Luxembourg et Frontaliers Luxembourg ASBL, couvrant un territoire allant de Luxembourg à Genève, se rencontraient pour lutter contre un projet visant à rogner les indemnités chômage des travailleurs concernés en France. Le projet sera finalement abandonné par le gouvernement de Michel Barnier, qui s’exposait sans doute à un blocage du Conseil constitutionnel. “Cela pour rupture du principe d’égalité, précise Pascal Peuvrel, président de l’AFAL. Mais nous en avons profité pour échafauder cette confédération, afin de pouvoir agir de façon concertée et commune à l’avenir. C’est un début mais on va essayer de chercher à fédérer d’autres associations de frontaliers, du côté de l’Espagne et de l’Italie.”
Pour l’heure, la Confédération Européenne des Frontaliers veut être un interlocuteur clé des instances européennes, helvétiques et luxembourgeoises. En unifiant les travailleurs frontaliers, elle vise des avancées concrètes et durables. Elle défend leurs intérêts face aux complexités fiscales et sociales.
Car il ne faut jamais baisser la garde, comme le rappelle Pascal Peuvrel : “Parmi les sujets qui nous occupent, une autre problématique autour de l’assurance chômage est à surveiller : l’offre équitable d’emploi, qui contraint une personne au chômage en France à accepter un poste équivalent à celui précédemment occupé au Luxembourg, même avec perte de salaire et sans possibilité de le refuser. Sans oublier les cotisations CSG/CRDS des polypensionnés, qui s’avèrent une nouvelle taxe pour les travailleurs ayant eu une carrière en France et au Luxembourg.”
Les chantiers sont donc nombreux pour la Confédération Européenne des Frontaliers - le télétravail en est un autre - et les associations qui la composent assurent d’étendre de façon structurée leurs capacités d’actions pour défendre les travailleurs frontaliers aux niveaux nationaux et européens.