
Eric Ciotti était menacé d’être exclu des Républicains. C’est fait. Un bureau politique du parti s’est tenu ce mercredi après-midi et ses cadres ont exclu “à l’unanimité” le président du parti après son alliance avec le Rassemblement national.
Le principal parti de droite en France a décidé mercredi d’exclure son chef, qui a déclenché une crise interne mardi en proposant une alliance inédite avec l’extrême droite en vue des législatives anticipées, indique un communiqué du parti.
Eric Ciotti a été exclu à “l’unanimité” par le bureau politique des Républicains (LR), le parti héritier du général de Gaulle et dont sont issus plusieurs anciens présidents de la République, indique le communiqué.
La réunion promettait d’être musclée, mais le personnage principal s’est finalement dérobé. Isolé dans ses propres rangs, lâchés par tous les cadres du parti et par une partie de ses collaborateurs, M. Ciotti n’est pas venu au musée social, dans le VIIe arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres du parti et du Palais Bourbon.
C’est là que son sort s’est pourtant joué. “Il n’y a pas de place pour les traîtres et les putschs à la Poutine”, a lancé l’ex-candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse juste avant le lancement des hostilités.
La quasi-totalité des dirigeants du parti gaulliste, en pleine crise, avaient en effet plaidé pour la destitution du député des Alpes-Maritimes.
“Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents”, a réagi mercredi Eric Ciotti après son exclusion des Républicains par un bureau politique de son parti, auquel il ne participait pas et dont il conteste la validité de sa tenue.
“La réunion organisée cet après-midi a été mise en œuvre en violation flagrante de nos statuts. Aucune des décisions prises à cette réunion n’emporte de conséquence légale. Elle peut avoir des conséquences pénales”, a écrit le député des Alpes-Maritimes sur le réseau social X, alors que les cadres de LR ont de leur côté confié la “gouvernance” de leur mouvement à Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
La candidate Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a appelé mercredi à voter pour les candidats de l’alliance entre le Rassemblement national et le patron exclu des Républicains Eric Ciotti aux législatives anticipées, dénonçant la “triple faute” d’Eric Zemmour qui souhaite, lui, présenter des candidats Reconquête contre le RN.
“Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche”, a-t-elle affirmé, refusant de “participer à une énième division des droites” et actant une fracture avec le président de son parti, Eric Zemmour.
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