
La pétition publique demandant plus de “flexibilité pour toutes les femmes atteintes d’endométriose dans le cadre de leur travail” ayant recueilli le nombre de signatures nécessaires, elle a fait l’objet d’un débat public à la Chambre mercredi matin.
Les femmes concernées vivent souvent un calvaire: saignements dans les poumons, saignements du nez, de la bouche, mais il y a surtout la douleur. Elles comprennent rapidement qu’il ne s’agissait pas seulement de douleurs menstruelles. Dans le monde, une femme sur 10 en âge de procréer est touchée. L’endométriose se caractérise par le développement d’un tissu similaire à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, tissu qui peut envahir d’autres organes et provoquer ainsi des douleurs et de graves complications. Liliana Rodrigues est elle-même touchée par cette maladie: “Ce n’est pas un problème gynécologique, mais cela peut tout envahir. L’endomètre peut atteindre le cerveau. Nous pouvons saigner partout, des yeux, du nez (...) Ce n’est pas seulement une maladie gynécologique, il faut arrêter avec ça”.
Les pétitionnaires réclament une meilleure protection au travail des femmes concernées. Certaines ont été licenciées à cause de leur maladie. Pour les cas graves, le statut de “travailleur handicapé” pourrait aider.
Lors du débat, elles ont également critiqué l’absence d’un réseau de spécialistes au Luxembourg. Elles estiment inacceptable le fait qu’elles soient parfois appelées par des patientes parce qu’il n’y a pas de médecins spécialisés, alors qu’elles sont de simples particulières. Elles demandent également un diagnostic plus rapide, car il nécessite souvent des années. Les pétitionnaires se réfèrent ici à un test salivaire, actuellement déjà remboursé en France à hauteur de 839 euros, dans le cadre d’une étude à grande échelle de l’Assurance maladie.
La ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, a indiqué envisager le recours à ce test, mais elle souhaite attendre de voir s’il s’avère efficace. Après la rentrée, les commissions parlementaires compétentes se pencheront sur les questions liées au statut spécial des patientes atteintes d’endométriose et au remboursement du test.
Par ailleurs, de nombreux députés ont demandé si les personnes concernées s’étaient regroupées en organisation et si elles souhaitaient aller elles-mêmes mener une action de sensibilisation dans les écoles.