"Caritas aurait pu continuer" a déclaré son ex-directeur devant la Commission spéciale

Après la séance de mercredi de la Commission spéciale "Caritas", les partis d'opposition se sont sentis confortés. 
 
L'ancien directeur de Caritas, Marc Crochet, avait été invité par la Commission spéciale. Après la réunion, il n'a voulu faire aucune déclaration. Toutefois son avocat, François Prüm, qui l'accompagnait, a effectivement expliqué que, par exemple, Caritas aurait pu continuer à recevoir des fonds publics à travers l'association "Accueil et Solidarité", sans que l'argent soit accaparé par les banques, auprès desquelles Caritas avait des crédits. La présidente du groupe parlementaire LSAP, Taina Bofferding, et la députée verte, Djuna Bernard, y voit la remise en question de la théorie du gouvernement  "du panier percé".

Après la réunion, les représentants de la majorité, la députée DP Carole Hartmann et le député CSV Charel Weiler, ont cependant considéré cela comme une "appréciation personnelle" de l'ancien directeur de Caritas. La Commission ne dispose pas encore de tous les "actes" nécessaires pour pouvoir faire cette analyse juridique. Ils ont également souligné qu'en raison des problèmes majeurs de gouvernance chez Caritas, la confiance avait disparu. L'opposition reconnaît également des faiblesses dans la gouvernance de Caritas, mais regrette aussi la perte de certaines valeurs avec "Hut".
 
La Commission spéciale souhaite encore entendre le réviseur de Caritas ainsi que des représentants des banques BGL BNP Paribas et BCEE. Ses invitations sont restées sans réponse pour l'instant.
 
Après l'annonce en juillet dernier qu'environ 60 millions d'euros avaient été détournés chez Caritas, une Commission parlementaire spéciale traite le volet politique de l'affaire. La justice enquête sur la fraude elle-même, tandis que la Commission de surveillance du secteur financier, la CSSF, et la Banque centrale européenne enquêtent sur le rôle des banques qui ont accordé des lignes de crédit à Caritas.