Pour les syndicats OGB et LCGB, il y a urgence. Dans un communiqué commun envoyé ce vendredi matin, ils dénoncent une situation difficile à Liberty Steel à Dudelange.

Les syndicats assurent que les salaires du mois d'octobre n'ont toujours pas été payés. Soit trois semaines de retard déjà encaissées par les employés de ce géant de la sidérurgie

Pire: "le groupe n’est toujours pas en mesure d’indiquer une éventuelle date quant au paiement de ces salaires" assurent-ils. De quoi les inquiéter alors que la prochaine échéance de salaire, la prime de fin d'année, et les fêtes de Noël arrivent. "L’incertitude grandit parmi les 150 salariés de Liberty Steel Dudelange."

Dans cette situation, l'OGBL et le LCGB font part de leur regret et leur colère. Les salariés "vivent au jour le jour" et l'entreprise "ne respecte plus ses engagements financiers" assènent-ils. La production du site de Dudelange est toujours à l'arrêt, alors que l'on espère toujours l'arrivée d'un repreneur.

"Il est impératif de protéger les salariés de Dudelange"

"Face à un groupe qui laisse couler ses entités en Europe les unes après les autres, il est impératif de protéger les salariés de Dudelange et d’assurer l’avenir du site" lancent les syndicats à l'attention de la Commission européenne, en appelant à une "intervention urgente" pour "écarter Liberty et permettre à d’autres acteurs de reprendre les activités".

Concernant les salaires, les syndicats luxembourgeois annoncent avoir "engagé des démarches légales pour recouvrer les sommes dues". Car derrière, les salariés "peinent à faire face à leurs obligations financières". Les syndicats enfoncent d'ailleurs un peu plus Liberty Steel, un groupe "fragilisé" qui "semble incapable d'assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses salariés, mais aussi des administrations, des banques et des créanciers auprès desquels le groupe accumule des dettes s’élevant à plusieurs millions d’euros au Luxembourg".

La faillite reste une ligne d'horizon possible pour l'entreprise, alors que la demande de placement de l'entreprise en réorganisation judiciaire se fait toujours attendre. Il y a quelques mois, Liberty Steel s’était engagé auprès des syndicats et des salariés à mettre en vente le site pour permettre sa reprise et la relance des activités. Cet engagement, présenté comme une lueur d’espoir pour les travailleurs, reste à ce jour sans suite, malgré la présence de repreneurs potentiels.

Aucune action concrète en ce sens n’aurait été entreprise par le groupe, laissant les salariés dans un flou total. "Cette absence de mise en œuvre aggrave davantage le sentiment d’abandon ressenti par les salariés, qui attendent des solutions durables."
 
Le site de Dudelange se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Plus de cinq ans après la reprise de l’usine par Liberty Steel, les inquiétudes exprimées à l’époque par les syndicats se confirment: "une gestion catastrophique a plongé le site dans l’incertitude, laissant les salariés sans perspectives claires".

Pour l’OGBL et le LCGB, les salariés de Dudelange ne doivent pas continuer à payer le prix d’une gestion irresponsable et d’un abandon progressif.