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Le Premier ministre luxembourgeois a annoncé mercredi que l'Etat luxembourgeois ne verserait "plus un seul euro à Caritas". Cela jusqu'à ce que "tout ait été éclairci" dans l'affaire de détournement de fonds qui a récemment éclaté.
Pas de langue de bois ce mercredi à l'Hôtel Saint-Augustin. Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, a été interrogé au sujet de l'affaire de détournement de fonds chez Caritas et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y est pas allé de main morte.
"Je veux clarifier plusieurs choses aujourd'hui", a-t-il commencé. "Tout d'abord le fait que Caritas, ce n'est pas l'Etat" a-t-il souligné avant d'insister sur le fait qu'il n'y a "pas eu de détournement de fonds à l'Etat". Le Premier ministre a rappelé qu'il s'agissait d'une ONG et surtout d'un "prestataire de services".
"L'Etat l'a engagée pour gérer des structures pour réfugiés et des structures pour sans-abris", a-t-il expliqué en précisant que l'Etat luxembourgeois ne faisait que "payer la facture". Dans ce contexte, Luc Frieden a jugé important de préciser que les 60 millions manquants ne provenaient pas de l'Etat.
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"Caritas reçoit chaque année approximativement 45 millions de l'Etat luxembourgeois. Cette année, 21 millions ont été payés pour des prestations qui ont été effectuées. Ce qui veut dire qu'une grande partie de cet argent ne provient pas de l'Etat mais de lignes de crédit contractées avec des banques."
Le politicien a assuré que l'Etat luxembourgeois "contrôle" si les prestations ont bien été rendues. "L'Etat va demander à ce que tout l'argent soit restitué.Le gouvernement a décidé que pas un seul Euro ne sera versé à la Caritas jusqu'à ce qu'on ait de la clarté par rapport à la gestion de leurs fonds", a-t-il martelé.
Lorsque le Premier ministre a été interrogé au sujet de la survie de l'ONG dans le contexte de ce scandale, il a simplement déclaré que c'était à Caritas de "trouver une solution en interne"."Ce qui nous importe, c'est que les services payés par l'Etat soient réalisés" a-t-il encore ajouté.
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"Caritas a un gros problème et elle doit trouver une solution ensemble avec la police et la justice. C'est à Caritas de faire en sorte de gérer son avenir, ce n'est pas le rôle de l'Etat, et ils (les gestionnaires) le savent eux-mêmes ", a-t-il finalement conclu.